mardi 31 octobre 2017

Halloween

    Grosse journée, aujourd'hui.
    Dernier jour du mois. Dernier jour du dernier mois avant la plongée dans l'ombre, la nuit, la partie sombre de l'année.
    Souhaiter son anniversaire au fils d'une amie (8 ans aujourd'hui).
    Préparer des doigts de sorcière avec les enfants, qui ont regardé Le Meilleur Pâtissier et veulent absolument tenter l'expérience - nous avons acheté des amandes mondées hier, pour commencer.
    Faire des courses : le frigo est tellement vide que quand je l'ouvre je me sens obligée de le laver.
    Défaire les bagages.
    Faire les comptes, les virements, le chèque de nounou, la déclaration de salaire, une mise en place de virement automatique vers une entreprise qui a changé de compte en banque.
    Aller chercher trois paquets, deux dans un point relais, un autre à la poste.
    Ouvrir le carton du clavier Yamaha acheté hier pour "apprendre le piano" (comprendre : tapoter sur des touches pour s'amuser, ce qui est très bien aussi). Les enfants ne prennent pas de cours de musique mais c'est bien qu'ils puissent s'amuser avec des sons, je trouve. En tout cas, quand j'étais petite, j'aurais adoré avoir un piano pour jouer (et sûrement détesté le solfège, mais allez savoir !).
    Préparé ma page de bullet journal pour le habit tracker du mois de novembre.
    Passer les dernières commandes nécessaires, car demain on entre dans le MOIS SANS ACHAT. Depuis des années, novembre est le mois sans. Pourquoi lui ? Parce qu'il est mal parti de toute façon. C'est l'ombre, la déprime, les conseils de classe, la mort de ma mère, pas la peine de se fatiguer à l'enjoliver, autant tout balancer sur le même.
    Mais depuis l'an dernier c'est aussi le mois où mon bébé est né. Le jour anniversaire de ma mère - merci à lui d'avoir évité celui de sa mort, merci, le terrain était miné. A présent, un rayon de soleil s'est installé en novembre.
    Et demain sera le début du NaNoWriMo. J'aimerais y participer. Enfin écrire ce roman qui m'occupe l'esprit depuis des années, quitte à ce qu'il soit mauvais, mais au moins qu'il soit. Seule question : quand trouver le temps d'écrire cent cinquante pages ???

vendredi 27 octobre 2017

Tournée

    Comme à la plupart des vacances scolaires - toutes, en fait - nous partons en tournée dans la famille. Aujourd'hui chez mon père, puis deux jours chez ma belle-mère, et une journée au retour à nouveau chez mon père. Ils ont eu le bon goût d'habiter en ligne droite, à respectivement cent cinquante et trois cent kilomètres de chez nous, ce qui veut dire qu'on peut faire des haltes organisées. Nous dormons chez mamie qui a plus de place pour les lits, et pouvons quand même voir papy dans l'affaire. 
    Je vais aussi voir ma cousine, ah ma cousine… toute une histoire. Je l'ai rencontrée en fac. Incroyable non ? Nous avons le même âge, connaissions l'existence l'une de l'autre, je connaissais sa mère, sa grand-mère, mais n'avais pas dû la voir plus de deux fois de toute mon enfance. Et puis ce jour où, en année de préparation à l'agrégation, la prof a fait l'appel du petit groupe d'une trentaine que nous étions… cette tête me disait quelque chose, il me semblait l'avoir vue en photo, mais où, comment ? Et puis le nom. Ma cousine ! je connaissais son nom, tout de même. Pas un instant je n'avais imaginé que nous faisions les mêmes études. Je suis allée la voir et elle a dû me prendre pour une folle, jusqu'à avoir sa mère au téléphone qui lui a confirmé…
    Et depuis, c'est ma cousine spéciale. Quelle chance d'avoir une cousine amie. Choisie comme on choisit ses amis, je veux dire. Aucun souvenir d'enfance commun. Et les mêmes ancêtres. Incroyable !

jeudi 26 octobre 2017

Everest

    Je n'ai jamais possédé de lave-vaisselle. Je n'en ai même jamais utilisé, ou presque - à part celui de la location de vacances cet été, et encore, c'est l'homme qui le prenait en charge, mû par son ancienne pratique de la chose, dans sa vie d'avant.
    Ce n'est pas faute d'en avoir l'utilité, je pense. 
    Je cuisine pas mal. Nous achetons rarement des plats tout prêts, à part le sachet de paëlla surgelé de temps en temps. Je prépare aussi les petits pots pour mon bébé. J'ai un bon robot de cuisine pour ça et ce qui s'avérait un achat facultatif, pour l'homme, est devenu un accessoire capital pour faire nombre de préparations : soupe, pâtes, sauces, compotes, crèmes, tout ce qui prend du temps en prend bien moins et j'en fais plus facilement. 
    Si on achetait plus d'aliments transformés, ma poubelle serait plus pleine et mon évier plus vide. Ah… évier vide… il se remplit constamment au contraire. La vaisselle, c'est moi qui m'en charge. D'un commun accord quand on s'est installé ensemble dans cette maison, et pour la raison suivante : je suis très rapide pour laver la vaisselle. Et j'utilise assez peu d'eau (ouvrir/fermer le robinet à chaque lavage/rinçage, en mode automatique), encore moins de produit (une dose sur l'éponge, à faire mousser, on renouvelle de temps en temps : le bidon d'un litre fait au moins six mois).
    Mais ça déborde. Vraiment. Quand on est "seulement" cinq, le rythme est serré. Parfois on est sept. Ou huit. Et on cherche dans l'évier les petites cuillères du repas précédent, faute de stock.
    Une vaisselle pour cinq donne un évier débordant et il suffit de deux repas de retard (dîner de la veille, petit déj) pour atteindre une pile impressionnante. Le matin, l'homme range la vaisselle : " Je vais défaire mon mikado", dit-il. Et c'est parfois coton. Il faut dire que j'ai opté pour le rangement à la verticale histoire de gagner de la place...

lundi 23 octobre 2017

Menus

    Cette fois, ça y est. Nous avons franchi le pas.
    Après avoir bien senti que l'étape était cruciale, mais sans me résoudre à m'y mettre jusqu'à présent, j'ai décidé que nous établirions les menus pour la semaine, ensemble l'homme et moi, et que cette liste serait la base de notre liste de courses.
    Basique non ? Pas vraiment. Je déteste, DETESTE, DETEEEEEESTE planifier les menus. C'est un casse-tête insupportable pour moi, prendre en compte le contenu du placard / frigo / des bocaux / du congélateur, la géométrie variable des personnes qui mangent / ne mangent pas là / ne savent pas jusqu'à la dernière minute / changent d'avis, les goûts de chacun car le moyen adore ça / le grand déteste / la semaine d'après ils changent d'avis (parfois), bref. J'avais la désagréable sensation que tout ça me retombait dessus. C'est toujours moi qui me retrouver à devoir faire à manger le soir. Oui, parce que quand l'homme s'en soucie, il est généralement 19h35 et heureusement que j'ai pris les devants. Ne parlons pas du petit pour qui il faut préparer des petits pots, qu'il mange (bonne nouvelle) à un rythme bien plus ferme que ses grands frères au même âge, il faut donc renouveler souvent (mauvaise nouvelle).
    Cet été j'ai protesté. Laissé mon homme se débrouiller une semaine seule "dans ma peau", devant gérer les courses, la nourriture et la vaisselle. Soyons claire: je n'ai jamais dit que tout ça DEVAIT me retomber dessus. Mais trois enfants et trois congés mat, voire parentaux sont passés par-là, et étrangement, à chaque fois que je reprenais le travail, le rythme confortable de "maman est à la maison et s'occupe de tout" restait latent. J'ai mis le holà. Pas question de laver l'assiette de mon homme quand il était seul là le midi et qu'il la déposait gentiment dans l'évier. (Il ne le fait plus. Je lui arracherai les yeux s'il recommence. Il fait bien plus attention à présent).
    Pour les menus, j'aime bien plus avoir un planning que non, ça allège vraiment la charge mentale, mais je déteste le préparer. Je n'aime pas non plus le syndrome du "le lundi c'est ravioli". Trop mangé toujours la même chose chez mes parents. La solution intermédiaire que j'ai trouvé c'est ça :


Un planning hebdomadaire avec trois propositions de plats pour chaque soir, en moyenne, et assez de marge donc pour ne pas manger toujours la même chose d'une semaine à l'autre. Cette feuille sert juste de base de réflexion, aucun problème à décider de prévoir autre chose, mais c'est beaucoup plus facile de décider que ce midi-là on cuisinera de la moussaka même s'il est écrit "porc au caramel", que de le décider quand rien n'est écrit du tout. Allez comprendre.
    L'homme trouve inutile de prévoir à l'avance entrées et desserts, "on verra bien", mais j'insiste à chaque fois car ne pas prévoir signifie acheter bien trop d' "au cas où". Souvent on ne mange pas du tout ce qui était prévu. Peu importe. Je n'ai pas à me casser la tête : ou bien je suis le planning, ou quelque chose s'impose à moi plus nettement (un reste, une envie). Pas obligée de réfléchir. 
    La 2e étape est donc de choisir parmi cette feuille et le mettre au propre. Sur ce support :



Un cadre photo format A4. Un tableau hebdomadaire glissé dedans. Un feutre à tableau blanc. C'est tout simple, ça traîne / trône dans la cuisine depuis longtemps, mais à présent on s'en sert vraiment. Bon, un peu moins cette semaine… vacances… relâchement… peu importe on part quelques jours et plus besoin de cuisiner ! alleluia !

dimanche 22 octobre 2017

Mammifère

    J'aime mes enfants parce qu'ils sont mes enfants. De petits êtres surprenants qui s'ouvrent au monde de jour en jour, doués de volonté propre - et parfois en forte contradiction avec la mienne, notons-le… Je ne sais pas comment je pourrais me lasser un jour de leurs petites habitudes, de leurs avancées. Le moyen qui déclare "Ze vais me coucher, z'ai vraiment soleil". Le grand qui mange toujours en premier dans son assiette ce qu'il aime le mien et pousse méthodiquement au bord le meilleur, pour finir en beauté. Le petit qui tend son petit index pour appuyer sur une touche de son jeu avec une précision surprenante. 
    J'aime aussi mes enfants parce qu'ils sont ce qui me ramènent le plus au monde à l'état de mammifère. Et c'est bon d'être un animal. Passons sur l'expérience invraisemblable  de sentir un bébé sortir de son corps… ça mériterait d'y revenir une autre fois. J'ai allaité mes enfants, le dernier un peu moins par la force des circonstances et je regrette un peu que ce soit fini. L'allaitement, la base. Nourrir son enfant, de son propre corps. Ceci dit c'est très satisfaisant aussi de le nourrir autrement. Mais ce côté basique, animal, m'a bien convenu. J'aime la profusion de câlins, de contacts physiques que les enfants amènent naturellement. Ce matin, le grand est allé aux toilettes, le moyen s'est réveillé en pleurs, un cauchemar peut-être. Il était inconsolable dans le couloir, je l'ai envoyé sous la couette avec nous. Ce doit être la première fois de toute sa vie qu'il finit sa nuit dans notre lit. Plus tard, le grand est arrivé, l'homme était parti faire son footing. On s'est terré tous les trois sous la couette, empilés, entassés, au chaud. C'est bon d'être un mammifère collé à ses congénères, de savoir ses petits à l'abri et bien nourris. 


    Une heure après, on a repris nos habitudes de civilisation. Les jeux, les dessins animés du dimanche matin. Mais je sais bien, moi, qu'ils sont tous mes petits. Je le vois dans leurs petites têtes châtain toutes identiques.

vendredi 20 octobre 2017

Coupable

    Est-ce notre société judéo-chrétienne dont j'aurais trop assimilé l'esprit désuet ? Est-ce moi le problème ? Derrière tout problème, toute question, toute situation, je la sens poindre, prête à bondir.
    La culpabilité.
    J'ai failli appeler cette article "Inaction". Quand tu trouves que vraiment, tu ne fais rien, alors que tu es en vacances (depuis hier soir en ce qui me concerne) et tu pourrais te bouger un peu. Aujourd'hui est mon jour, enfin ma matinée de lecture, je pourrais essayer de me concentrer… Difficile. Coupable, coupable, coupable. Je voulais finir des livres pour la bibliothèque, à rendre demain, et au lieu de ça…
    Au lieu de ça QUOI ???

    - J'ai un bébé malade pour la 3e fois depuis un mois, et j'ai hésité à l'envoyer ou pas chez nounou ce matin. Je l'ai fait, après une dose de doliprane et en la prévenant qu'elle pouvait me rappeler n'importe quand. Il voit le médecin cet après-midi. Et pourtant, coupable : j'aurais dû le garder avec moi au lieu de vouloir égoïstement ma matinée… En vérité il avait très peu de fièvre, n'est pas contagieux et s'amuse sûrement plus avec ses copains qu'ici. MAIS comme ça m'arrange je me sens vaguement coupable.

    - Je n'ai rien fait de très constructif ce matin. Attendez. J'ai fait mes 2mn d'étirements au réveil, lu un peu, préparé les enfants (les trois), les ai emmenés à l'école (chacun la sienne) et chez nounou, suis allée acheter 3kg de pommes bio et deux filets de poisson au marché, en rentrant j'ai étendu la lessive pendant que la cafetière me préparait mon mug, précisons que pendant tous ces trajets en voiture j'écoutais Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas, à la fois pour le plaisir et pour le travail (j'ai donné ce livre à lire à une classe et proposé le fichier audio à qui voulait). Une fois montée dans la chambre, j'ai attaqué mon "programme", à savoir feuilleter mes Bullet Journal pour en voir l'évolution et trouver des pistes d'amélioration. J'ai trois livres à finir mais pas l'énergie de me concentrer maintenant, trop impatiente d'écrire un peu ici, de regarder les sites sur le bullet que j'ai repérés… mm… ce matin entre la fin de mon bol du petit dej et le réveil des enfants. 

    Alors voilà. Oui. Je suis inactive. Je suis coupable. Je me sens TOUJOURS coupable quand mes enfants sont malades, toujours. Suis-je psychiquement atteinte ? C'est grave docteur ? Et je viens de retomber sur un proverbe chinois, noté dans un bullet précédent : "Quand l'enfant est malade, c'est la mère qu'il faut soigner".

    Je confirme.

    Comment décoller cette culpabilité visqueuse ? Parce que soyons clair : à part gêner, freiner, rendre mal à l'aise, la culpabilité ne sert à RIEN. Ou alors à mettre en lumière quelque chose qu'on a mal fait ? Mais est-ce ma faute si mon fils est malade ? quand il hurlait, inconsolable, hier, à chaque fois qu'il toussait, était-ce ma faute ? Quand j'ai senti le stress monter en moi, comme à chaque fois que je ne sais pas quoi faire pour le soulager, était-je pour autant coupable ?

    Je dois être montée à l'envers. 
    Et je ne suis pas taillée pour une carrière de malfaiteur. C'est la bonne nouvelle. 

mercredi 18 octobre 2017

Déferlante

     J'oublie toujours de revenir sur les articles précédents, alors commençons par là : j'ai donné vingt euros à Causette ce matin. Elle les vaut bien. 

    En montant l'escalier, je riais intérieurement de mon paradoxe. Main gauche : une tasse de thé citron, nature. Marque de supermarché, gagné à la tombola de l'école. Finalement meilleur que le thé citron bio Lov Organic dans sa jolie boîte. Première dérision. Main droite : (et puis non d'ailleurs, j'ai inversé les mains, mais on s'en fout, pas vrai ?) mon téléphone portable, ma tablette, mon ordinateur. Oui. Tout ça pour monter "faire la sieste et vous ne me dérangez pas - si c'est grave ? oui, mais si ton frère boude, c'est pas grave". Ai-je besoin de tout ça ? Oui et non. Mon portable, parce que l'heure du départ à la gym pour le moyen est programmée. La tablette pour prendre deux trois photos et l'ordinateur pour écrire cet article - illustré des photos préalablement envoyées dessus via ma messagerie. 
    Pas illustré, d'ailleurs. Bien vu. Patience ! 
    Quelle complication. Pourquoi ne pas tout faire avec un seul appareil ? quand même un clavier pour taper un texte, il n'y a pas mieux. Surtout quand on est habile à ce jeu-là. Je suis la prof qui fait flipper les collègues dans la petite salle informatique, en période de bulletins, quand chacun tape mollement ses appréciations et qu'ils entendent retentir le staccato de mes doigts. Je tape vite car j'ai appris à l'ancienne, sur un schéma, puis sur machine à écrire, à cause (… j'ai du mal à écrire "grâce") d'une prof de techno maniaque, Russe, manucurée qui nous tapait sur les doigts à chaque fois qu'on se trompait.
    Je sens que je m'égare, là. 
    Je n'arrive pas à faire de photos correctes avec l'ordinateur. Le téléphone n'est pas connecté à internet (oui, j'aime vivre au XIVe siècle). Finalement ça me va comme ça.

    Et je rejoins le coeur du sujet : la marée, l'abondance, l'excès, le débordement. De quoi ? de ça : 

    Ou bien, si nous nous rapprochons de l'oeil du cyclone, ça :


    Six sacs de vêtements pour bébé. Des bodies, du pyjama à foison, du pull à débordement, de la chaussette qui claque, du pantalon pour douze enfants et des manteaux pour cinq hivers.
    Suis-je devenue folle ? d'où me vient tout ça ? 
    Je l'ai acheté. 
    Donc oui, je suis folle. Oui mais. Une amie déménage. Elle cherchait à se débarrasser des vêtements trop petits pour son fils. Le mien a hérité de ceux des aînés mais avec un décalage de saison, et il n'a pas grand-chose à se mettre - le short en décembre, moyen. J'ai tout racheté pour 150 euros. Une somme, a priori. D'un autre côté mon fils est rhabillé pour pratiquement deux ans. 150 divisés par 24… Moins de sept euros par mois. Pas de quoi hurler. En revanche, j'ai trop, beaucoup trop. Je vais commencer par un bon tri et donner tout ce que je suis sûre de ne pas utiliser. Ensuite, ma foi… beaucoup de temps gagné en shopping, temps que je n'y aurais guère consacré d'ailleurs, faute de goût. Une corvée résolue en une fois. Et je sais que mon amie saura quoi faire de cet argent ! Echange de bons procédés...

mardi 17 octobre 2017

Causette

    J'allais causer fatigue, rapport à mon réveil qui n'a pas sonné, enfin si, à 5h comme demandé, mais que j'ai éteint pour me rendormir du sommeil du juste jusqu'à la sonnerie de 6h sur le réveil de l'homme. J'aurais pu embrayer fatigue saisonnière, nez qui mouchent depuis un mois - c'est moi ou ça n'arrive jamais d'habitude ? c'est quoi ce truc ? J'aurais pu dire à quel point je me réjouis de voir les vacances arriver parce que, quand même, des réveils à heure normale seront bienvenus, même si j'anticipe les miens volontairement pour avoir une heure de paix au petit jour. A la petite nuit, en fait, actuellement.
    Je vais plutôt causer Causette. Magazine indépendant, pertinent et impertinent, intelligent, que je découvre en danger grâce au lien qu'une amie a partagé sur Facebook. Des baisses de vente. Ce n'est pas un magazine que je lis habituellement. Il m'est arrivé, mais pas souvent. Malgré tout, je pense contribuer. Un virement, à faire demain. On peut ne pas aimer un magazine au point de l'acheter tout le temps (et puis, ils l'ont, à ma bibliothèque) et se réjouir malgré tout qu'un magazine indépendant, libre de pensée et de financement, existe et reste en tête de gondole. Et justement, on s'y gondole aussi, parfois…
    Longue vie à Causette, que la crise passe et la parole libre s'épanouisse !

lundi 16 octobre 2017

Composition

    Il serait exagéré de parler de composition florale, en l'absence de toute fleur. Disons, composition végétale.
    Cet été m'est venue l'idée d'utiliser une cage à oiseau décorative qui ne décorait plus rien chez moi à part la cabane à outils. Il y a dix ans déjà, j'avais fait l'acquisition du même objet, taille XXL, et l'avais garni de fleurs et plantes (…surtout plantes, déjà, à l'époque; je dois avoir un problème avec les fleurs) pour le mariage d'une amie. Je me souviens encore de sa stupéfaction : "Mais comment tu as fait entrer tout ça là-dedans ???". Pas évident de saisir par où était passé le vase en verre, sans ouverture apparente. Le résultat était agréable à l'oeil, en tout cas.
    Cette fois, point de mariage en vue, mais le déménagement d'une amie. Après une longue vie commune et deux grands enfants (lycéen et étudiant), divorce et vente de la maison familiale. Une étape très douloureuse. Renoncer à un beau jardin, un cocon. Vivre en ville et en appartement -beaucoup d'avantages certes, mais sans jardin. Sans cette verdure quotidienne. Pourquoi ne pas lui recréer un jardin miniature ? pourquoi on ne se fait pas des jardins miniatures, tiens, d'ailleurs ? Un concept à prendre ?
    J'ai fini hier son jardin d'appartement. Oui. Parfois il me faut du temps pour maturer les choses. Le gazon semé il y a dix jours a eu droit à sa première tonte… aux ciseaux. Amusant, le geste.

      
    Comme d'habitude, la qualité de photo est telle que j'envisage de participer au Concours du Blog aux Photos les plus Floues du Monde. Bon. Au moins, j'ai pris une photo. Content de peu n'a rien à craindre, dirait Confucius.
    Au premier plan, des bambous torsadés, puis une corbeille contenant le mini jardin à proprement parler : zone gazon, plantes façon massif (succulentes et autres), mini pas japonais (des petits cailloux récupérés dehors), un coin potager qui me donne du fil à retordre car il pousse bien trop vite (le navet est énorme). Au fond, fixés à la paroi, une petite plante façon mini palmier, et un lierre qui s'entortille entre les barreaux. Dans la série activité stressante, j'ai nommé : le tressage de branches de lierre, d'une main, en fond de cage, à l'aveugle. On dira que c'est le résultat qui compte…

    
    Encore plus floue car prise dans la pénombre de la salle de bains. Ce qui sauve, c'est la trouvaille de vendredi : une guirlande électrique sur piles. Mais voilà l'idée ! Enroulée tout au long des plantes, comme des projecteurs de jardin, interrupteur accessible depuis la petite trappe latérale, efficace n'importe où et aucun risque électrique en cas d'arrosage qui déborde. Je sens un potentiel dans cet objet. J'aurais dû en acheter douze. Bon. Non. Frugalité oblige, une, avec un but précis.
    Au final tout cela m'aura coûté bien plus cher en imagination et en efforts qu'en argent. La guirlande : deux euros. Les bambous : trois. Le gros paquet de gazon, 4,50. Eh oui, étrangement, on ne trouve pas de sachets de la taille de ceux pour les graines de légumes. Le lierre, le palmier, les petites plantes du parterre, quoi, dix, douze euros en tout ? Pas grand-chose.
    Et tout ceci est sans importance. J'espère juste que tout à l'heure, avant le premier cours, mon amie sera surprise, contente, et trouvera ça joli. Lui faire plaisir dès le matin. Et puis s'amuser à regarder les détails ! 
    (y compris les ratés. Mon petit hamac cousu main s'effondre, fixé à ses cure-dents… je ferai mieux une prochaine fois !)

samedi 14 octobre 2017

Yaourt

    Le premier janvier de cette année, j'ai décidé d'arrêter le yaourt. Non, pas celui-là. L'autre. (et vos yeux perplexes ont du mal à me suivre…).
    Depuis, j'ai replongé souvent, comme à chaque fois. Mais ça diminue, tout de même.

    Pourquoi cette décision ? 
    Pour s'amuser davantage. 
   Imaginez la scène : vous montez en voiture, vous démarrez. A la radio, un air familier ; pire : vous avez mis de la musique connue, choisie ; c'est en français et vous ne connaissez pas une ligne sur trois. C'est en anglais et vous chantez quelque chose comme "You will…. in the …. ohhhhh…. together…… forever… " (notez que la rime "together"/"forever" est championne du monde des chansons en anglais, usée jusqu'à la corde).
    Comment voulez-vous chanter notablement dans votre voiture ? En profiter vraiment ?
    Apprendre les paroles, bien sûr. Par coeur. Cette année j'avais décidé de choisir une chanson par semaine et d'en apprendre les paroles fidèlement. En les imprimant, en lisant les vidéos avec paroles intégrées, peu importe.
    Je dirais que c'est un demi-échec. J'ai été très assidûe sur mes résolutions en général jusqu'en mars, la fin de mon congé maternité. Ensuite la vie avec trois-enfants-un-travail m'a un peu rattrapée.
    J'ai appris :
- Take me to church
- reckoning song
- 7 years, de Lukas Graham (coriace)
- The One, enfin essayé, pas motivée
et sûrement quelques-autres. Autant de petits amis musicaux que je croise dans ma voiture et qui me permettent de chanter à pleine voix. Et chanter ça détend !

jeudi 12 octobre 2017

Hésitation

    J'ai un problème tout à fait inédit.
    Le terme même de problème est plus qu'exagéré. Disons, un questionnement. Le genre de questionnement que tout le monde rêverait d'avoir.

    Une amie avait besoin d'aide, il y a quoi, deux ans, trois ? je ne sais plus. Une situation un peu délicate, une urgence matérielle : besoin d'argent. Je lui en ai prêté.
    Hier, elle m'appelle et m'annonce qu'elle vient de faire un virement sur mon compte. Sa situation s'est nettement stabilisée, une entrée d'argent soudaine et hop ! elle me rend tout.
    Je me trouve prise de court. Bien sûr, c'est super. Je ne m'y attendais pas car aucune échéance n'était fixée. Elle me le rendrait quand elle pourrait. C'est bien ce qui s'est passé. Mais une des premières questions qui m'a traversé l'esprit a été…

    Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir en faire ???
   
    Oui, oui. Je sais. Vous envoyer un petit chèque au pire. Je vous vois venir !
    Plus sérieusement. 900 euros viennent d'arriver sur mon compte. Quel serait leur utilisation optimale ? Je voudrais en garder une trace. Pas juste les utiliser pour payer ma taxe foncière. Pas tout claquer non plus, loin de là. Que leur arrivée fasse sens.
    Le plus simple, a priori, serait de les virer sur mon PEL. Mon projet à long terme (ou moyen terme ? pourquoi manquer d'ambition?) est d'acheter un appartement à Paris. Un petit. Pour le louer. Ce ne sont pas 900e qui changeront la donne mais ce n'est pas rien non plus.
    J'aimerais aussi que cette somme m'offre quelque chose que je souhaitais, sans me l'être accordé encore. Mais en ce moment j'ai tendance à ne pas vouloir grand-chose de monnayable.
    On verra.

    Oh my god. Nous y voilà. J'ai des problèmes de riche.

mercredi 11 octobre 2017

Capsule

    Hier a donc été la journée du tri. J'avais, sur ma liste d'action, les ambitions suivantes : tri des vêtements enfant, des miens, de leurs jouets, de la salle de bain, des placards de cuisine. De quoi s'occuper pendant trois jours. Je me suis limitée aux vêtements et à la bibliothèque des enfants. Ce qui m'a occupée de 8h40 à 16h, en excluant une heure de pause en tout.



 Les vêtements des enfants se situent à trois endroits (si on exclut la pile de linge sale et la pile de linge propre au rez-de-chaussée). Une commode dans la chambre de bébé, deux grandes étagères dans l'armoire des grands, un amoncellement de cartons pour stocker toutes les tailles intermédiaires dans la chambre de bébé à nouveau. 
    J'ai laissé telle quelle la commode. Inutile d'y toucher : je dois basculer du 9 mois au 1 an pour mon bébé, mais je rachète dimanche son stock de vêtements à une amie et saurai alors ce dont je dispose. Je pourrai remiser le 9 mois. Très peu de vêtements en 1 an de saison, malgré deux aînés garçons, puisqu'ils étaient nés en été, le dernier en hiver. Pléthore de shorts et petits t-shirts qui ne serviront jamais.
     J'ai attaqué la pile. La Pile (musique monstrueuse). Le tas derrière le rideau, habituellement, les cartons classés par-taille-mais-pas-toujours, les sacs épars; tout ça. J'ai trié et isolé les vêtements taille 4 ans, pour mon moyen (qui a quatre ans mais portait en grande partie du 3 pour cause de flemme/assez petite taille). Bonne surprise : j'ai plus de choses que je pensais. En particulier deux ou trois pantalons potables. Bonne nouvelle vu qu'il est rentré hier en ayant démoli celui acheté dimanche d'occasion (espérance de vie : 8 heures).
    Quand le tri a été assez avancé, j'ai vidé les étagères des grands, redistribué leurs vêtements actuels par taille - trop petit, ok, petit sur l'étiquette mais leur iront encore (comme les maillots de bain ou les shorts, car ils ont de petites hanches ) - trop grand, pas possible…
    Puis j'ai remis dans l'étagère uniquement ce qui leur irait. Pardon, SUR l'étagère. Mais dans l'armoire (ceci expliquant ma collusion).

Une fois rangé, le coin derrière le rideau donne ça. Cartons par taille. Le panier vert fait désordre mais rassemble les éléments de puériculture. Les deux sacs plastique, des vêtements tout petits, qui rejoindront les cartons 0-6 mois quand mon amie n'en aura plus besoin. Le panier façon lave-linge réunit la réserve de chaussures. La valise rouge, les vêtements trop grands qu'une amie m'a donnés et qui serviront dans un ou deux ans pour l'aîné.
    L'armoire des garçons est plus pleine qu'au début, normal : j'ai ajouté tous les couchages d'appoint dedans. Trois sacs de couchage, deux matelas gonflables, le lit gonflable, un lit parapluie avec son matelas. Et ça tient. Autant qui ne traîne plus par terre dans la chambre du bébé.
     Puis je me suis attaquée à la bibliothèque des petits. Pas pris de photo, mais pour résumer : jeter des tonnes de magazines qu'on m'avait donnés - ils ne les lisent jamais, ça prend une place folle, hop, au recyclage, sauf quelques-uns (une dizaine conservés). Je les aurais proposés à d'autres enfants s'ils n'avaient pas déjà plusieurs années. Certains dataient même du grand frère, qui a aujourd'hui 21 ans, c'est dire…
     Et puis mes vêtements. Méthode KonMari : tout sortir, tout vider, tout rassembler. L'ensemble de mes possessions en la matière, chaussures et sacs compris, donne ça : ce qui n'est pas peu, 


mais possiblement moins que la moyenne des Français, je dirais. Encore que. J'en sais rien après tout. Je jauge ça à la réaction des gens quand ils voient que tous mes vêtements tiennent dans ça :

 soit cinquante centimètres de tringle et une grande commode 13 tiroirs. J'ai largement assez, d'ailleurs, mon objectif premier était de trier, me créer une capsule wardrobe et de m'en tenir là. J'ai supprimé une vingtaine de vêtements peut-être, dont des habits de grossesse, des sous-vêtements ramollis aussi. L'équivalent d'un grand panier à linge. Des erreurs d'achat. Des choses-à-réparer que je ne réparerai pas.
    J'ai sélectionné ça :
 qui sera donc ma garde-robe de cet automne, jusqu'à ce qu'il fasse vraiment froid. Le tout tient dans trois tiroirs de commode :

plus quatre ou cinq cintres de la penderie. J'ai déjà testé la capsule l'hiver dernier, quand mon bébé venait de naître. Gros avantage : gain de temps, de place dans le lave-linge (avec quatre pulls tu as vite fait le tour de la pile), de fatigue décisionnelle, plus d'efforts pour tirer parti de ce qu'on a, économies (aucune envie d'acheter autre chose). Mais j'étais en congé maternité et pouvais ressembler à un sac… ce qui est un peu moins vrai aujourd'hui. Espérons que ma sélection fonctionne. En tout cas c'est reposant ! j'ai d'abord rangé l'intégralité de mes vêtements par catégorie (un tiroir manches courtes, un tiroir pulls, etc), puis j'ai fait ma sélection. Ensuite j'ai basculé le contenu des trois tiroirs ouverts sur la photo dans celui en bas à droite, resté vide (la preuve que je n'ai pas tant de fringues… d'ailleurs pendant 6 mois, bébé a dormi dans notre chambre et je lui avais concédé quatre tiroirs). Et j'ai réparti à nouveau par catégories ma capsule dans ces trois-là. Manches courtes et longues / pulls et pyjamas / pantalons, robe pliée (les autres robes sont pendues).
    Pas de sélection pour les sous-vêtements. J'ai réuni par contre trois foulards et les autres attendront plus tard pour être portés. Je m'autorise tout mon stock de chaussures, ce qui n'ira pas chercher si loin, puisque si on élimine celles de sport (2 paires), les sandales (5 paires), il me reste sept ou huit paires possibles, et encore, je porte peu les Converse ces temps-ci car trop frileuse.
    Avez-vous déjà essayé le système de capsule ? Je me fiche pas mal du nombre de vêtements au total, que ce soit en incluant / excluant telle chose, le chiffre me semble vain. Ce que j'en retiens est l'idée d'un fond de roulement limité et naturel. Ce qu'on fait tous quand on met jour après jour les mêmes choses, en négligeant le reste… sauf que là c'est assumé. Et au contraire j'ai inclus quelques pièces que je mets peu par flemme ou oubli et qui seront portées faute de mieux ! pour me laisser conclure, certainement, que c'était dommage de les laisser dormir.
    J'ai failli laisser les vêtements dans leur tiroir par catégorie, en séparant ceux utilisés / ceux qui "dorment" par… par quoi d'ailleurs ? Et puis je me suis dit que ce serait vain. Trop fatigant de voir chaque jour l'intégralité de mes fringues alors qu'il m'en faut peu. Autant ne voir que ce parmi quoi je dois choisir. Voilà qui est fait. L'hiver dernier je m'étais limitée à deux tiroirs (pour cause de bébé dans la commode, si je puis dire…). Avec trois c'est quand même moins tassé.
    et c'est parti ! une tenue capsule et je me lève.



mardi 10 octobre 2017

Spéciale

    Le réveil a sonné à cinq heures tout à l'heure. Comme tous les jours où je pars travailler. Je suis descendue, ai fait mes étirements (2mn), avalé trois comprimés de spiruline et une petite cuillère de miel (30 secondes). Je viens de remonter et vais lire et écrire jusqu'à la sonnerie officielle de 6h15 qui sonne à 6h13 pour une raison mystérieuse. Puis je me préparerai pendant que l'homme s'occupera du repas. J'irai chercher mon bébé, il ira réveiller les grands puis il faudra faire en sorte que tout le monde soit habillé, nourri et propre pour 7h35 dernier délai. Il déposera mon bébé chez sa nourrice, je déposerai les enfants à la garderie.
    Mais ensuite, j'irai me recoucher.
    Non. Je plaisante. Sauf que pour une fois, je pourrais !
    Je suis gréviste aujourd'hui. Cela s'est décidé au fil des conversations au travail hier. Je pourrais aller manifester : dans mon trou perdu, ça implique de faire pas mal de route et me semble vain. Je pourrais laisser les enfants dormir une heure de plus.
    J'ai décidé d'en faire plutôt une journée spéciale. A 7h50 je devrais être de retour, avec aucun enfant ni même adulte dans les pattes pour un bon moment. Je peux faire tout ce que je veux.
    Je vais ranger. Ranger, trier, konmariser. M'occuper des vêtements enfants trop petits, de ces cartons de toutes les tailles en attente dans la chambre de mon bébé. Ressortir toute ma penderie, ma commode, prendre le temps d'essayer chaque élément et dégager enfin ce qui ne me convient pas. Vider les placards de cuisine et trouver une organisation enfin rationnelle. Celle où tu ne cherches pas la levure à tâtons quand tu cuisines. Celle où tu ne butes pas tous les jours sur le même gobelet inutilisé quand tu veux atteindre la gourde des enfants. Et parlons de la salle de bains, de cette grande boîte de produits en tous genres dont je n'ai jamais besoin, suspect, non? 
     Bref. Officiellement, KonMariDay. Avec une étendue plus ou moins variable selon mes forces et mon efficacité. Une journée hors du temps de l'habitude.

Edit : il est 7h44. Je rentre de l'école. Un mail à envoyer, puis je m'attaque à la montagne de rangement. Tout à l'heure, avant le lever, j'ai fini Désaxé. Le tueur est carrément… mais carrément, quoi ! (no spoiler here). Le jour n'est pas encore levé. Une journée à part. Le but étant de finir plus fatiguée mais plus satisfaite qu'à la fin d'un jour au travail !

dimanche 8 octobre 2017

Vite

    Je lis Désaxé, de Lars Kepler.
    J'avais lu les trois volumes précédents, il y a deux ou trois ans déjà. 
    J'ai emprunté celui-là en bibliothèque et comme il n'était pas disponible en version papier, il est sur liseuse. Impossible de prolonger son prêt : retour mercredi. 
     Nous sommes dimanche. Il est 14 heures. Mon bébé dort et, ô miracle, n'a pas déclenché la sirène quand je suis passée devant sa chambre.
    Les enfants jouent avec le butin de la bourse aux jouets du matin.
    313 pages lues. 581 en tout. Encore, mmm, 270 ? à peu près. Ce qui nous met à un peu moins de cent pages par jour, en excluant le mercredi. 
    Faut pas mollir. J'y arriverai. Pas question de rendre cette liseuse sans savoir si le tueur est… d'autant que… selon moi… il s'agirait bien de…
    On verra !

samedi 7 octobre 2017

Reconnectée

    … ou pas.
    Hier, j'ai donc tenu bon, repoussé les quelques pulsions d'aller vérifier tel détail sur internet, d'aller consulter ma messagerie ou quoi que ce soit d'autre.
    24h sans internet. Pas de quoi obtenir une médaille. 
    Même sentiment, ce matin, en rallumant l'ordinateur, qu'à chaque fois : décidément, je n'ai pas loupé grand-chose. Un mail ou deux à lire attentivement, les autres sans importance. Quelques messages sur facebook. Une vérification à faire sur mes comptes en banque. Voilà. En trois minutes, c'est fait.

    Et pourtant, ce n'est pas pareil d'avoir le droit ou pas. La possibilité ou pas. De s'autoriser ou pas. Hier j'ai cherché un mot dans le dictionnaire, lequel déjà ? Ah oui. Lieu noir. Le poisson. Le dico me dit que c'est du colin. Oui mais, sur l'étal du poissonnier, le lieu noir était à 13e le kilo, et le colin 22. Et les deux n'avaient pas le même aspect. Alors ?
    Aujourd'hui, en lisant en voiture, je suis tombée sur le mot "forensique". Une fois rentrée, j'ai pu chercher sur internet. Qui a rapport à l'utilisation de la science dans le domaine criminel et judiciaire - en gros. 

    La vraie question est ailleurs. Suffit-il de se déconnecter pour se reconnecter ?
    Suffit-il de couper les distractions apparentes pour vivre l'instant présent ?
    Si c'était si simple… Mais ça ne dédouane pas d'essayer davantage. Essayons ! Instant par instant, minute par minute. De vivre au présent. D'être vraiment là, entièrement, avec tous ses sens. De regarder vraiment ce que fait le petit garçon qui demande pour la douzième fois "Regarde maman, ze vais sauter, tu regardes hein!". Oui, je regarde. D'un oeil. En pensant à la suite. C'est dommage. 

jeudi 5 octobre 2017

Déconnectez-vous !

    J'ai décidé que demain, je vivrais déconnectée.
    Bon. Restons calme. On sera loin de la cellule monastique. Je vais JUSTE m'efforcer de NE PAS aller sur internet. Et de n'utiliser mon téléphone qu'en réponse nécessaire à un message.
    C'est étrange comme, pour quelqu'un de ma génération (née en 1979), internet est une invention finalement récente mais qui a pris une place insidieuse dans tout le quotidien. Pour chercher des documents de travail. Parce que j'ai besoin d'un renseignement. Que je me pose une question. Pour récupérer des paroles de chanson. Pour charger une compile faite à partir de morceaux youtube convertis en mp3. Pour vérifier un programme télé qui a changé. Pour écouter des gens parler en anglais. Pour glander de site en site devant la télé, en ne faisant rien vraiment à fond - ni regarder la télé, ni lire vraiment quoi que ce soit.
    Je ne dirai jamais que c'était mieux avant. Moi, je trouve ça génial d'être à deux clics de n'importe quelle recette de cuisine. De pouvoir savoir n'importe quoi sur n'importe qui si vite. De tomber sur un blog sympa, qui mène à un autre, et ainsi de suite… De pouvoir acheter à peu près tout, à peu près n'importe quand. De retrouver facilement un morceau de musique entendu à la radio, en voiture, en 1) cherchant le titre sur le programme en ligne de la radio (technique lente mais efficace) 2) tapant les trois paroles retenues sur Google et en déduisant quelle chanson est la bonne.
    Comme pas mal de gens, je connaissais l'air de Seven Nation Army sans avoir jamais écouté le morceau pour de bon. Le jour où l'envie m'en a pris, pour comprendre quelle était cette chanson que les gens beuglaient dans les stades, j'ai tapé "po po po po football" sur internet. J'ai trouvé en deux clics. Quand j'étais ado, il fallait écouter avec soin le titre du morceau entendu à la radio, et si on le loupait, prier pour retomber dessus une autre fois et que le titre soit bel et bien mentionné.

    Internet est une incroyable invention. Mais comme tout ce qui est illimité, c'est additif. Régulièrement je faisais des journées sans internet. L'idée m'était venue de Natasha, et de son blog Echos Verts. Du bon sens en action. Ces dernières semaines, je ne l'ai jamais fait. De façon générale, ça me demande toujours un effort et me met de mauvaise humeur. Pourtant je ne suis pas accro, ou n'en montre pas les signes extérieurs. Je suis sur Facebook, et c'est tout. J'y ai moins de cinquante amis et je les connais tous en vrai. Le réseau doit me prendre dix minutes par jour, guère plus. Je n'ai pas internet sur mon téléphone, volontairement - tant que j'arrive à faire sans, ça me va. 

     Je sais déjà que malgré tout, demain sera une journée différente. Pas de nouveauté. La perpétuelle nouveauté du web. Eh bien voilà: la nouveauté sera que demain… pas de nouveauté. 
    Les jours déconnectés j'ai plus de temps que d'habitude. Signe alarmant pour les autres jours.
     Demain c'est mon vendredi-lecture. Au programme, Déconnectez-vous ! de Rémi… machin… comment déjà… pas Ottolenghi, ça c'est le dieu de la bouffe orientale… O quelque chose…comment savoir ? faire cinquante pas jusqu'au livre, resté dans l'entrée, ou chercher… sur google.
    Rémi Oudghiri !
Alors ? à votre avis ? Google ou randonnée pédestre ?
    Tu parles. Google of course. Mes pieds sont super. Mais ils ne me disent jamais comment on traduit un haricot en anglais. Pas le légume, l'accessoire pour vomir. Oui. Je sais. Je me pose des questions pourries. Mais c'est pour ça qu'internet est génial.
    And it is called an emesis basin, if you ever wanted to know.

mercredi 4 octobre 2017

Désordre


  Toujours le même problème près du lit. En bataille, des livres, des mouchoirs en papier, des cahiers, une pile complète à lire, et rien ne résout jamais le problème.
    Le bordel dans la chambre. 
    Mes gestes y sont forcément pour quelque chose. Je prends un livre puis, fatiguée, je le pose négligemment avant de m'endormir. Comment faire pour qu'il soit aussi facile de le poser au bon endroit qu'au mauvais ?
    A réfléchir…
    J'ai déjà une petite boîte pour ranger à la verticale les livres en cours. Elle déborde toujours.



    J'ai beau prendre la photo sous divers angles, étrangement, le désordre ne disparaît pas…
    Sur ce dernier cliché on voit donc : 
- à gauche, le panier dans lequel je range mes vêtements (un côté nuit, pyjama, un côté jour ; très pratique ; j'ai conservé ce panier douze ans sans savoir quoi en faire avant de lui donner cette fonction). 
- dessous, un petit plateau-tablette pour petit déjeuner au lit. Ou travailler. Je ne m'en sers jamais mais n'arrive pas à l'éloigner car il m'a servi tous les jours pendant trois mois avant mes oraux d'agreg. Souvenir sentimental (et puis j'aime bien l'objet en lui-même).
- au sol, un foulard échoué. Celui qui sera à mon cou dans dix minutes.
- une bouteille d'eau
- en blanc, la fameuse boîte à livres entamés qui déborde en raison des nombreuses lectures que je mène de front, toutes ne tenant pas, et des carnets que j'ajoute. Elle contient en ce moment : un stylo plume, quatre livres en cours, une liseuse, un carnet de gratitude, un Midori de lecture (les deux étant peu utilisés par flemme / manque de temps / manque d'un moment rituel où les compléter).
- au sol, tout un fatras : tube de baume à lèvres, crème mains cachée dans un coin, des marque-page à message motivant (du genre : There is always, always, always a way), un miroir abandonné / mâchonné par mon bébé, une liseuse empruntée à la bibliothèque, le livre Un an de cabane commencé vendredi - j'en suis à mi-chemin, mon bullet journal, la pochette dans laquelle je le conservais avec des feutres, un sac pour rassembler tous mes petits cahiers, mais qui n'est pas efficace car mou et il me faudrait du rangement à la verticale… En fait je voudrais aussi abriter des regards tous mes petits cahiers perso, maintenant que mon fils sait lire. Pas trop envie qu'il tombe sur mon journal ni d'entrer dans des explications à ce sujet.
- tout à gauche de l'étagère une boîte, verticale. J'y rangeais des produits de beauté. J'ai trouvé un autre système mais la boîte est restée là, en mal d'avenir.
- En haut de l'étagère, une lampe - bon ça j'ai droit hein ! 
- sous la plaque de verre, le carnet dans lequel je recense mes lectures (titre, auteur, mois de lecture) histoire de ne pas tout oublier. Avec une centaine de livres par an on oublie vite un nom d'auteur. Cela dit je n'en suis aujourd'hui qu'à 51 ouvrages pour l'année. Petite année ! (pas finie… pas dit mon dernier mot). Un surligneur, quelques figurines auxquelles je tiens, un livre sur les Amish, en anglais, pas encore lu car gros pavé, mais une référence (j'en ai lu d'autres sur ce thème). Sur ce point Marie Kondo ne peut rien pour moi : "Débarrassez-vous des livres achetés mais jamais lus, vous ne les ouvrirez pas". Faux ! je finis TOUJOURS par les lire. Toujours ! 
- étagère du dessous : un coussin format rectangulaire, qui me sert d'appui pour lire, écrire, taper à l'ordinateur… j'ai découvert (au bout de 37 ans, faut pas désespérer) que j'ai beaucoup plus d'aisance en surélevant ce sur quoi je travaille, ça m'évite de courber le dos et la tête. Achat facultatif et pourtant utile, puisque je l'utilise tous les jours.
- planqués sous ce coussin : le journal fini depuis cet été et jamais rangé, un cahier sans fonction, un autre en stock pour futur journal, des marque-page à message.
- dessous, une vingtaine, trentaine de livres ? trois ou quatre empruntés au travail pour décider si je les inflige aux élèves (je viens de lire deux pièces d'Anouilh et la réponse est : non, vraiment pas). Beaucoup d'autres à lire ou à relire, achetés neufs, d'occasion, au fil des mois précédents et pas encore lus.
- dernière étagère : même chose version grand format. Plus une carte des Etats-Unis car je voulais apprendre les 50 (ou 52 ? sais plus) Etats, mais la carte est toute floue et impraticable. Plus la housse de mon ordinateur. Plus un magazine emprunté. Plus deux livres offerts par une amie pour mon anniversaire et feuilletés mais pas encore lus. Et mon anniversaire est en février - c'est dire…

    Tout ce petit bazar m'amuse, me désole, m'inquiète, me fatigue et me réconforte tout à la fois. Je sens bien que ça manque de fluidité. Mais je me roule dans tout ça comme un petit porcinet dans sa fange bienfaisante.
    Rien de bien grave.
    Mais on doit pouvoir faire plus serein.

mardi 3 octobre 2017

Raté

    C'était plutôt bien parti.
    Objectif : 21 jours sans râler. Du tout. Avec la journée de dimanche à mon actif, je m'acheminais, déterminée, vers une seconde victoire. Et puis, on ne me la fait pas, à moi. J'ai déjà tenté l'expérience environ mille fois. Et je ne suis pas une râleuse de nature (si si ; j'insiste ; je ne râle pas si souvent).
     Hier soir, ça a explosé. 
  Après une longue journée au travail, elle-même précédée d'une nuit fort brève et découpée pendant laquelle mon bébé s'est réveillé, désespéré, environ quatre fois, (notez le passage "je me cherche des excuses") et malgré une pause rafraîchissante de trente minute sans bruit (bébé rendormi dans son transat, enfants partis jouer à l'étage, alleluia), j'ai craqué.
    Contexte : l'homme rentre. Vingt heures trente. Les enfants sont supposés finir de dîner. Le second n'a pas voulu manger au prétexte que la soupe, ben "z'ai pas très faim". Pas de souci mon chéri, ne mange pas. "Mais ze veux des bretzels et du fromaze". Comme d'habitude, j'ai rappelé que les plats se mangent dans l'ordre. Pas de soupe, pas du reste. Ce qui l'a laissé assez stoïque. (il était trop fatigué pour avoir faim).
     Son père lui demande de passer aux toilettes et il répond en chouinant (existe-t-il un synonyme neutre ? je ne trouve pas) un truc incompréhensible. 
    Là on est passé en mode Godzilla.
    Bon sang tu arrêtes de discuter et tu y vas aux toilettes, tiens regarde c'est par là (gestes véhéments pour pousser l'enfant dans la bonne direction). Résultat, lui qui venait de se mettre à pleurer sans raison s'est mis à pleurer avec raison, tout en bavant copieusement sur son pyjama et en répétant son truc incompréhensible.
    Voilà. 
    Une journée avec 80 ados, 60 adultes, douze projets, deux réformes, un courrier de "tiens-on-annule-tout-ce-qu'on-a-dit-recommencez", et c'est un gamin chouineur qui fait sauter mes nerfs.
    Enfin, MON gamin chouineur. 

    Voilà pourquoi ce pari m'est toujours si difficile à gagner. L'effet cocotte-minute. Je tempère, ça passe, ça passe, mais chaque incident laisse une petite trace et je déborde. Alors que la seule façon de ne pas râler avec bon sens serait de LAISSER EXPRIMER avec douceur et efficacité mes contrariétés. Non pas de les faire taire.

     Mais elles attaquent par surprise. Les fourbes.

    Pas grave. Chaque jour est un jour nouveau. On recommence !

lundi 2 octobre 2017

Menthe


    J'aimerais comprendre.
    Pourquoi la menthe, qui s'épanouit dans le jardin, végète en pot dans la maison ? Trop d'eau ? pas assez ? lumière ?
    Pourquoi la menthe, qui s'épanouit dans le jardin, tient mieux le coup dans un verre avec un fond d'eau que dans de la terre riche en nutriments, une fois à l'intérieur ? Mes brins de menthe font des racines, même s'ils sèchent au bout de quelques semaines. Mon pot et son terreau sympathique a eu la peau de la plante en quelques jours.
    Pas grave. J'aurais juste bien aimé avoir de la menthe à la maison pour l'hiver, de la vraie, de la fraîche. Rien de mieux pour l'après-dentifrice.
    Oui. Parce que j'ai arrêté les dentifrices de supermarché, leurs additifs suspects et leurs goûts surajoutés qui m'obligeaient à aller boire, en urgence, après m'être brossé les dents, pour éliminer tout ça. J'ai opté pour des dentifrices bio et, bonne nouvelle, quel que soit le modèle, plus de soif intempestive. Ce qui en dit pas mal sur les excipients. 
     Seulement, reste après le café du matin une haleine encore un peu chargée. Alors je croque une feuille de menthe. C'est un peu spécial, mais on s'y fait. Le tic-tac du pauvre ? Le tic-tac au naturel, surtout !

dimanche 1 octobre 2017

Fugueuse

    
    J'ai beau essayer, elle se fait toujours la malle. Je serre, je tente, je m'applique, autant qu'on puisse face à un pied qui se trémousse de toutes ses forces : la petite chaussure de mon bébé n'est jamais assez bien attachée. Les scratches ? il les défait. Les lacets ? Ils se détachent. Modèle à enfiler ? elles se défilent aussi vite.
    Pas si grave. Cet enfant passe une partie de sa vie un pied à nu. Tout petit, je mettais parfois des guêtres magiques par-dessus les chaussettes, ce tout petit accessoire qui permet de cramponner ladite chaussette au pied, et ça marche, aucun souci. Seulement il a grandi, à dix mois et demi il serait trop saucissonné là-dedans. 
    Je crois que je manque de patience et d'autorité avec ses pieds. Je n'ose pas serrer assez. Bizarrement quand l'homme ou nounou s'en mêlent, les chaussures tiennent nettement mieux.
    Au fond ça n'a pas grande importance. Ce qui compte c'est qu'il soit bien et à peu près protégé du froid. Il est actuellement en train de jouer sur mon lit, et en dévale les pentes avec joie si je n'ai pas l'oeil. Voilà le moment où je me réjouis d'avoir choisi un lit au sol, sur tatamis japonais en paille de riz, et non en hauteur. Ce qui lui fait une aire de jeu raisonnable.

    Ce mois-ci, j'ai décidé de reprendre mon éternel défi "j'arrête de râler". J'ai lu le livre de Christine Lewicki il y a quatre ans, et depuis, valse-hésitation : allez, je ne râle pas tant que ça, ne suis pas concernée… mais si, allez, essaie….non c'est trop dur, et pourquoi je n'aurais pas le droit de râler alors que tout le monde le fait ? (notez le début de râlerie larvé dans cette protestation?).
    Ne pas râler signifie savoir exprimer autrement ses mécontentements - pas ne plus en avoir, soyons lucide. Grosse difficulté pour moi.
    En septembre mon objectif était  : " Ne coupe jamais la parole. Jamais". Je déteste qu'on me le fasse, je le fais souvent. Sans malveillance, mais quand même. Je n'y suis que peu arrivée… Peu est toujours mieux que rien.