vendredi 20 octobre 2017

Coupable

    Est-ce notre société judéo-chrétienne dont j'aurais trop assimilé l'esprit désuet ? Est-ce moi le problème ? Derrière tout problème, toute question, toute situation, je la sens poindre, prête à bondir.
    La culpabilité.
    J'ai failli appeler cette article "Inaction". Quand tu trouves que vraiment, tu ne fais rien, alors que tu es en vacances (depuis hier soir en ce qui me concerne) et tu pourrais te bouger un peu. Aujourd'hui est mon jour, enfin ma matinée de lecture, je pourrais essayer de me concentrer… Difficile. Coupable, coupable, coupable. Je voulais finir des livres pour la bibliothèque, à rendre demain, et au lieu de ça…
    Au lieu de ça QUOI ???

    - J'ai un bébé malade pour la 3e fois depuis un mois, et j'ai hésité à l'envoyer ou pas chez nounou ce matin. Je l'ai fait, après une dose de doliprane et en la prévenant qu'elle pouvait me rappeler n'importe quand. Il voit le médecin cet après-midi. Et pourtant, coupable : j'aurais dû le garder avec moi au lieu de vouloir égoïstement ma matinée… En vérité il avait très peu de fièvre, n'est pas contagieux et s'amuse sûrement plus avec ses copains qu'ici. MAIS comme ça m'arrange je me sens vaguement coupable.

    - Je n'ai rien fait de très constructif ce matin. Attendez. J'ai fait mes 2mn d'étirements au réveil, lu un peu, préparé les enfants (les trois), les ai emmenés à l'école (chacun la sienne) et chez nounou, suis allée acheter 3kg de pommes bio et deux filets de poisson au marché, en rentrant j'ai étendu la lessive pendant que la cafetière me préparait mon mug, précisons que pendant tous ces trajets en voiture j'écoutais Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas, à la fois pour le plaisir et pour le travail (j'ai donné ce livre à lire à une classe et proposé le fichier audio à qui voulait). Une fois montée dans la chambre, j'ai attaqué mon "programme", à savoir feuilleter mes Bullet Journal pour en voir l'évolution et trouver des pistes d'amélioration. J'ai trois livres à finir mais pas l'énergie de me concentrer maintenant, trop impatiente d'écrire un peu ici, de regarder les sites sur le bullet que j'ai repérés… mm… ce matin entre la fin de mon bol du petit dej et le réveil des enfants. 

    Alors voilà. Oui. Je suis inactive. Je suis coupable. Je me sens TOUJOURS coupable quand mes enfants sont malades, toujours. Suis-je psychiquement atteinte ? C'est grave docteur ? Et je viens de retomber sur un proverbe chinois, noté dans un bullet précédent : "Quand l'enfant est malade, c'est la mère qu'il faut soigner".

    Je confirme.

    Comment décoller cette culpabilité visqueuse ? Parce que soyons clair : à part gêner, freiner, rendre mal à l'aise, la culpabilité ne sert à RIEN. Ou alors à mettre en lumière quelque chose qu'on a mal fait ? Mais est-ce ma faute si mon fils est malade ? quand il hurlait, inconsolable, hier, à chaque fois qu'il toussait, était-ce ma faute ? Quand j'ai senti le stress monter en moi, comme à chaque fois que je ne sais pas quoi faire pour le soulager, était-je pour autant coupable ?

    Je dois être montée à l'envers. 
    Et je ne suis pas taillée pour une carrière de malfaiteur. C'est la bonne nouvelle. 

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