mardi 3 octobre 2017

Raté

    C'était plutôt bien parti.
    Objectif : 21 jours sans râler. Du tout. Avec la journée de dimanche à mon actif, je m'acheminais, déterminée, vers une seconde victoire. Et puis, on ne me la fait pas, à moi. J'ai déjà tenté l'expérience environ mille fois. Et je ne suis pas une râleuse de nature (si si ; j'insiste ; je ne râle pas si souvent).
     Hier soir, ça a explosé. 
  Après une longue journée au travail, elle-même précédée d'une nuit fort brève et découpée pendant laquelle mon bébé s'est réveillé, désespéré, environ quatre fois, (notez le passage "je me cherche des excuses") et malgré une pause rafraîchissante de trente minute sans bruit (bébé rendormi dans son transat, enfants partis jouer à l'étage, alleluia), j'ai craqué.
    Contexte : l'homme rentre. Vingt heures trente. Les enfants sont supposés finir de dîner. Le second n'a pas voulu manger au prétexte que la soupe, ben "z'ai pas très faim". Pas de souci mon chéri, ne mange pas. "Mais ze veux des bretzels et du fromaze". Comme d'habitude, j'ai rappelé que les plats se mangent dans l'ordre. Pas de soupe, pas du reste. Ce qui l'a laissé assez stoïque. (il était trop fatigué pour avoir faim).
     Son père lui demande de passer aux toilettes et il répond en chouinant (existe-t-il un synonyme neutre ? je ne trouve pas) un truc incompréhensible. 
    Là on est passé en mode Godzilla.
    Bon sang tu arrêtes de discuter et tu y vas aux toilettes, tiens regarde c'est par là (gestes véhéments pour pousser l'enfant dans la bonne direction). Résultat, lui qui venait de se mettre à pleurer sans raison s'est mis à pleurer avec raison, tout en bavant copieusement sur son pyjama et en répétant son truc incompréhensible.
    Voilà. 
    Une journée avec 80 ados, 60 adultes, douze projets, deux réformes, un courrier de "tiens-on-annule-tout-ce-qu'on-a-dit-recommencez", et c'est un gamin chouineur qui fait sauter mes nerfs.
    Enfin, MON gamin chouineur. 

    Voilà pourquoi ce pari m'est toujours si difficile à gagner. L'effet cocotte-minute. Je tempère, ça passe, ça passe, mais chaque incident laisse une petite trace et je déborde. Alors que la seule façon de ne pas râler avec bon sens serait de LAISSER EXPRIMER avec douceur et efficacité mes contrariétés. Non pas de les faire taire.

     Mais elles attaquent par surprise. Les fourbes.

    Pas grave. Chaque jour est un jour nouveau. On recommence !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire