mercredi 1 novembre 2017

Ecrire

    Je commence aujourd'hui le NaNoWriMo : National Novel Writing Month. Le mois où on écrit un roman.
    Le principe : s'inscrire sur le site du même nom. S'engager à essayer d'écrire un roman, jour après jour, pendant ce mois de novembre. Objectif : 50 000 mots. Un roman assez court, donc, mais déjà pas si mal en un tel délai. 
    J'ai déjà tenté l'expérience et réussi, peu ou prou. Je viens de fermer mon fichier informatique pour ce matin, après 850 mots - sur les 1670 requis chaque jour en moyenne. Toutes les difficultés habituelles sont de retour.
Trouver un moment de calme - merci à mon fils cadet pour son réveil à sept heures, "Je trouve plus ma ventouse dans mon lit". 
Ecrire à côté de quelqu'un, qui dort certes, puis qui lit, mais ce n'est pas pareil qu'écrire seul.
Etre interrompue par ledit fils cadet qui veut faire pipi, puis caca, puis qui veut descendre parce qu'il fait jour et qu'il y a des dessins animés à la télé.
Etre interrompue à chaque ligne, chaque mot parce qu'ils ne viennent pas si facilement, qu'ils ne sonnent pas juste, qu'ils ne vont pas droit au but.
Trop volubile et trop peu dans l'action. Je peux vous sortir du verbiage à l'infini. Suffit de plonger dans l'autofiction et je vous ponds les cinquante mille mots en une semaine.
Sauf que ça n'a aucun intérêt, d'une part. Et que ce n'est pas le projet que je veux mener cette fois, d'autre part.

    On pourrait penser que c'est plus facile cette fois. L'histoire que je veux raconter, je la connais dans les grandes lignes depuis des années.
    Au contraire, cela complique. Je m'en doutais. Je suis polluée par ces morceaux existants, à intégrer… ou pas… dans ma trame de narration. Je ne peux pas dire n'importe quoi parce que ces personnages existent. Ils ont leur logique propre. Peut-être que ça n'a rien d'évident pour une personne n'ayant jamais écrit de fiction, mais il faut le savoir : on ne façonne pas un personnage comme on veut. Au début, oui. On lui prête quelques grands traits, tels cheveux, tel caractère, d'accord. Mais très vite, c'est lui qui fait la loi. Tu voudrais qu'il rencontre telle personne, se marie, ait trois enfants ? Il refuse. C'est un célibataire. Tu peux le marier de force si tu veux, c'est toi le chef. Laisse tomber. Dans trois pages, il aura divorcé. Pas fait pour ça, on te dit. Tu as décidé qu'il adorait le chou-fleur ? Pas vrai. Pas toi qui décides. Il te dira si oui ou non. Tu lui en feras avaler au détour d'un déjeuner de famille et il te dira "bof".
     Quand j'écris au hasard, les personnages se révèlent à moi peu à peu. C'est assez amusant. L'an dernier…non c'était celle d'avant (l'an dernier en novembre j'accouchais, activité peu compatible avec l'écriture frénétique) j'ai découvert à mi-roman que mon personnage était obèse. Enfin, en fort surpoids dirons-nous, pour ne pas le froisser. Lui, il aurait dit : gros. Mais grand, ce qui le sauvait. Quand même. Il ne m'avait rien dit, le fourbe. C'est venu comme ça. Et pas possible de changer la donne, pour quoi faire d'ailleurs ? il était comme il était. Gros, ça lui allait pas si mal. C'était lui. C'est tout.

    J'essaierai de trouver un moment cet après-midi, avant ma récolte de pommes de terre (oui. Je plante et récolte des patates n'importe quand. "Et je vous emmerde", allais-je ajouter, mais non, je n'ai rien contre vous… rébellion adolescente contre mon père qui disait que c'était n'importe quoi, "mais tu fais bien comme tu veux" - je m'étais fait un plaisir de lui annoncer que ma récolte de novembre avait donné autant que celle d'été. Na ! Et pardon d'avoir failli vous emmerder !).
    Notez juste au-dessus ce qui me porte préjudice pour écrire un roman. La digression. Toujours.
    Tant pis ! Ce roman sera mauvais, mais il sera ! Alleluia !

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