dimanche 30 décembre 2018

Eau

     Une des résolutions les plus communes pour la nouvelle année, et un peu tout le temps d'ailleurs, est de boire plus d'eau. Amusant, non ? Je m'inclus totalement dans le lot. Sans en faire une obsession, force est de constater que spontanément je bois peu, très peu (sauf des boissons chaudes, mais le café, à force, ça dessèche un peu…). 

     Alors pourquoi ne pas suivre sa nature spontanée ? 

     Que se cache-t-il derrière cette résolution, c'est-à-dire cette envie moralement conforme et apparemment pas suivie, donc une envie de faire bien plutôt qu'une envie de faire ? 

      C'est comme si on admettait fauter. Qui s'est déjà trouvé déshydraté faute de boire ? Franchement ? Cela n'arrive quasiment jamais. Pourquoi faudrait-il se forcer à faire quelque chose dont on ne ressent pas le besoin ?

     Une amie me disait : "Il faudrait vraiment que je boive plus". Elle en ressent la nécessité, du moins, ce doit être de cette sorte de chose dont on se dit : si ça se trouve, ça me ferait du bien, ça ferait la différence. Je lui ai donné le truc entendu dans une vidéo de Lucien Roy, qui m'a bien fait rire puisqu'il a testé plusieurs applications pour évaluer la consommation quotidienne d'eau et en a déduit que le plus simple, c'est de boire un verre d'eau à chaque fois qu'on va aux toilettes. Simple, efficace. Bon petit. Le bon sens, ça me parle. Je vois parfois passer des pages de bullet journal avec des cases à cocher pour le nombre de verres bus, chaque jour, et ça me laisse rêveuse. Si vous faites cela, alleluia, loin de mes pensées toute critique. Bravo, même. Mais si je suis trop flemmarde pour boire un verre d'eau (parce qu'on en est là), vous imaginez que je suis encore plus flemmarde pour cocher TOUS LES JOURS des petites gouttes et COMPTER combien j'ai bu. NO WAY. Faire simple, voilà ce qui me va.

     Je suspecte une valeur morale dans tout ça. Comme un reliquat du baptême, comme une tentative de se laver de ses péchés, de lessiver nos excès (…voilà qui est bien naïf, au passage, si ma tranche de foie gras d'hier était soluble dans mon verre d'aujourd'hui, c'est que mon métabolisme serait étrange). Je trouve ça joli aussi, quand même. Cette envie de bien faire. 

     Alors, au final, pourquoi me rendre coupable de la même tentation et ferai-je partie des innombrables à dire que je veux boire plus d'eau / faire plus de sport, pour abandonner deux jours après ?

     Disons que parfois, mon excès de café ne me semble pas sain - pas sur le plan théorique, mais physiquement. Je sens bien que rincer tout ça ne serait pas du luxe. Autre point : j'ai la peau très sèche, maladivement, de l'ordre de l'ichtyose, et boire peu n'aide probablement pas ; en tout cas essayer un temps, pour voir si ça fait une différence, pourrait aider.

      Donc, oui. Je vais essayer. Me fixer l'objectif d'une période d'essai scientifique. Et surtout m'autoriser à laisser tomber si je constate que ça ne sert à rien.

       En attendant, mon petit garçon de deux ans se réveille parfois la nuit, et j'ai pris l'habitude de lui faire boire un peu d'eau. Maintenant, il réclame "Boir' l'eau", boit une gorgée et se rendort tranquillement. J'aime l'eau comme médicament. Si c'est le seul somnifère dont il a besoin dans sa vie, il n'en sera jamais à court. Et c'est déjà notre placebo numéro 1 (placeleau?) : tu as mal à la tête ? Bois un peau d'eau. Tu t'es cogné ? on va frotter avec un peu d'eau froide. Cela marche souvent car 1) ça ne peut jamais faire de mal 2) ça rafraîchit un peu 3) un peu d'attention est souvent le premier remède nécessaire.

         

mercredi 26 décembre 2018

Bas-de-laine

     A l'ouverture des cadeaux hier, mes beaux-fils (19 et 22 ans) se sont marrés. Je leur avais concocté, dans une caissette en bois, un semainier de chaussettes : six paires de Nike noires pour l'un, six paires de Puma pour l'autre, noires aussi. Je précise que 

- cela peut sembler un cadeau pourri (effet voulu) mais c'est un running gag dans la maison : l'un des deux finit toujours par crier "Eh ! t'aurais pas vu mes chaussettes ? pourquoi j'en ai plus ?" en explorant l'égouttoir à linge.

- ils sont en STAPS et font du sport tout le temps, d'où la tendance marque de sport (et, espoir, chaussettes qui tiennent un peu plus longtemps le coup?)

- la couleur noire est apparue comme une valeur sûre à leur adolescence. Ils portaient des chaussettes blanches qui restaient toujours grises, effet crade inclus. Depuis le noir, ils ont des chaussettes impeccables… et j'ai fait pareil. Parce que j'ai des paires de chaussures qui tachent les chaussettes, et c'est lassant, à force.

  Il y avait en plus deux paires fantaisies pour le dimanche, et une encoche, marquée "Bas-de-laine", contenant une mini chaussette de leur petit frère et un billet.

     Et là, surprise : aucun des deux ne savait ce que signifiait "bas-de-laine". Pourtant ils ne sont pas incultes ! J'en conclus donc que l'expression a disparu avant leur génération (et comme aucun des deux ne lit, vilains garnements, ils ne risquent pas tellement de la recroiser). Noël leur aura au moins appris un mot.

     Contraste marquant avec mon père. Il a toujours des histoires à raconter, et je connais finalement assez mal sa vie, ou plutôt, oui dans les grandes lignes, mais pas les petits détails qui donnent de l'intérêt. Pour Noël je lui ai donc offert ça :




     Ce n'est pas un cadeau adapté à tout le monde. Il faut aimer se souvenir du passé, aimer le raconter, trouver que ça ait de l'importance et être assez à l'aise à l'écrit. Mon père coche toutes les cases : même s'il a arrêté le collège en 6e parce qu'un prof le tabassait (il a 80 ans et sa génération n'a pas eu nos conditions d'enseignement), il aime assez écrire, bien que l'ayant peu fait. Bref: voilà une piste pour récolter les anecdotes qui lui viennent, et dans lesquelles je mélange trop les membres de la famille, on s'y perd.

     Et il m'a parlé, pour la millième fois, de la succession, parce que "quand je casserai ma pipe, tu comprends…". Il a fait une donation partage de sa maison entre mes fils et moi, il y a quelques années. Mais le petit dernier n'était pas né, et il devait penser que nous aurions deux enfants, point final. Depuis que mon petit poussin à bouclettes blondes est là, la donne change. Il veut trouver comment lui transmettre un héritage à lui aussi. Il a des comptes ouverts par-ci, par là, je suis toujours surprise de ce qu'il m'annonce. Remettons en contexte : il a été ouvrier agricole une partie de sa vie, chez ses parents, contre sûrement très maigre salaire, et non déclaré par son père. De guerre lasse il est parti à la ville, comme ouvrier en usine, et a dû travailler 17 ans avant une préretraite. Un salaire minimal donc, sur lequel nous avons vécu à quatre toutes ces années. Dans mon quotidien, dans mes fringues, dans mon mode de vie, tout nous a dit que nous étions pauvres, quand j'étais petite. Je me sentais vraiment à part. Sauf que mes parents n'étaient pas inquiets de payer les factures ou ne semblaient pas se trouver en marge. Ils trouvaient juste normal de ne jamais rien acheter, d'avoir quatre pulls en tout, de prendre un bain une seule fois par semaine parce que l'eau c'est cher et il ne faut pas gaspiller (oui… l'hygiène du XIXe siècle, j'ai connu), de manger du pain rassis parce que le pain frais on en mangerait trop… Bref.
     La vérité c'est qu'ils ont été élevés comme ça, à l'extrême. On explose le concept de frugalité, là. C'est le jeu de celui qui vit avec le moins. Toute la famille a vécu comme ça au fond de la campagne. Beaucoup le faisaient, ceux qui avaient connu les guerres. Voilà comment mon grand-oncle Arthur, le vieux monsieur sans enfant dont je me souviens un peu, mort quand j'avais huit ou neuf ans, a légué à mon père de l'argent, comme à ses frères et soeurs. Je n'en savais rien. D'après mes déductions, il a dû donner l'équivalent de 50 000e en argent, en tout. Or cet homme vivait de rien. De rien. Avec sa femme, le frère de sa femme, sans enfants. Ils ont cuisiné ce qui poussait dans leur jardin. Acheté un vêtement pour dix ans d'usage quotidien, peut-être, et encore, je sous-estime. Acheter ne faisait pas partie de leur vie. On faisait du feu dans la pièce principale, c'est tout. Et pas trop, parfois "un feu de femme veuve", parce qu'il ne faut pas gâcher le bois.
     Je ne veux pas vivre comme ça. Il y a trop de peur et d'irrationnel dans ce mode de vie. Mais il y en a tout autant dans le nôtre, et je considère ces particularités comme une curiosité ethnographique qui a beaucoup à m'apprendre. Leur bas-de-laine, il n'était pas question d'y toucher. Pourquoi ? Ils n'avaient pas d'enfant. Personne d'immédiat à qui léguer. Pas de dettes, la bonne blague, jamais emprunté un pain ou un oeuf de leur vie. Alors ? Pourquoi ? Par principe, je pense. Pour l'honneur. Ils auraient sûrement trouvé inconvenant de "manger" leurs économies. 
     Je respecte tout cela et ai l'impression d'être la première génération à vivre la consommation libre et…forcée, incitée. Si mes aïeux débarquaient dans notre vie, ils ne comprendraient pas. Le monde n'est plus le même. Tant pis, tant mieux. C'est ainsi. Mais je voudrais trouver ce qu'ils n'ont jamais eu le loisir ni même le souci de chercher : un juste équilibre. La vraie frugalité, à mon sens : celle où tu savoures le goût de chaque fruit, un à un. J'en suis encore loin, sûrement. Mais je suis héritière de tout un monde et les pièces du puzzle s'assemblent étrangement. 
     Je veux essayer.
     Et bien sûr, à la naissance de chacun de mes enfants, je leur ai immédiatement ouvert un compte d'épargne. Le bas-de-laine, encore.

mercredi 19 décembre 2018

Lutrin

     Vendredi dernier, au travail, j'ai bricolé un lutrin avec deux couvercles de boîtes à papier blanc. On a des cartons régulièrement, près des photocopieuses, qui sont une source fiable de DIY plus ou moins inspiré. 
     Et justement, l'autre jour, j'ai constaté que malgré mes efforts d'organisation au travail (un petit tiroir par classe, un bullet journal, une mini trousse à côté de la grosse trousse à matériel…) mon bureau était vite bordélique en présence des élèves. On pose les choses au plus vite, et je trouve ça désagréable, visuellement, trop brouillon. 
     Me voilà donc décidée à me fabriquer une simple bannette… et puis finalement, non, un lutrin. Le principe du lutrin (…qui n'est pas un petit être de Noël) est de permettre de poser un livre ouvert, en position inclinée. Mon idée était de rassembler en un seul spot mon bullet journal, ma trousse, mes clés, mon chronomètre (qui me sert tout le temps, enfin on en parlera une autre fois peut-être).
     Niveau décor il fallait masquer les imprimés moches de la boîte mais rester assez sobre, d'autant que je ne peux imprimer qu'en noir et blanc au travail, de toute façon.

Ce qui donne : 
  La chose, vide et de profil

La chose avec cahier et trousse qui traîne

(Je n'ai pas fait signer de droit à l'image à la chaise, mais normalement ses parents ne porteront pas plainte).

     Ce n'est qu'un détail, mais les objets concentrés en un seul endroit font tout de suite moins bordéliques.

      Ce matin après mon cours, j'avais prévu de rester travailler un peu, et cela s'est mué en glande absolue. Je suis restée absorbée par une vidéo qui illustre tout ce qu'on peut faire d'incroyable avec un stylo noir et pas mal de talent, et qui est  à mille lieues de ce que je me sens apte à faire. Je n'en demande même pas tant, un cahier beau comme une oeuvre d'art prendrait trop de temps pour ce que j'en ferais, malgré tout c'est toujours parlant et inspirant, pour le plaisir des yeux… J'adore la présentation en creux de l'année "2019", et ça, j'essaierai (avec un truc plus basique, du genre géométrique, parce que je dessine si mal que tout élève se trouve décomplexé face à moi). 

mercredi 12 décembre 2018

Trop

     J'aime beaucoup l'expression anglaise : you have too much on your plate. Tu en as trop dans l'assiette, ça déborde. Voilà une image qui me parle. Et là, clairement, je suis installée depuis trois minutes dans mon lit et heureusement car mon assiette débordait.

     Bon, après, restons lucide. Je vis une vie confortable d'occidentale surnourrie. Tout va bien et rien de grave. La fatigue ordinaire, voilà. Ce matin, préparer les trois enfants avec mon homme car pour une fois, il travaille toute la journée (au lieu de l'après-midi seulement). Il les a déposés chez la nounou. J'ai eu, avant de partir moi aussi, un quart d'heure seule à la maison. Alleluia ! J'en ai profité pour nettoyer le tapis du salon, aspirateur, bicarbonate, brosse, aspirateur, nettoyeur vapeur, mais le résultat reste peu concluant, je vais chercher d'autres techniques. A grande eau, ça me semble compromis.

     Bref, suite à ça : départ pour le travail, trajet en écoutant de la musique, aller poser mes sacs dans ma salle, allumer l'ordinateur, ouvrir les volets, passer voir une collègue-amie à l'étage du dessous puis remonter, au travail. Préparer le planning du matin, un document à lancer à l'impression, un deuxième qui plante et que je recommence, redescendre imprimer en recto-verso inversé puis, pour le petit document, en 3x3x5, deux fois, et tout massicoter. Remonter, sonnerie, cours, récréation, recours, passons. Rentrer avec une collègue, la déposer, aller chercher les enfants, mettre sur la table le déjeuner express (crudités qui restaient, raviolis en boîte, pour la 1e fois depuis quoi, quinze ans ? mais comme ils en mangent à la cantine ça ne les a même pas étonnés). Et puis, coucher le petit à la fin du déjeuner (…après décontamination de la sauce tomate sur les mains, le visage, le pantalon).

    Pause, enfin !

    Ah non. D'abord, des amies viennent et je VOULAIS faire mon crumble poire-chocolat. Et deux ou trois bricoles. Entre 13h15 et 15h j'ai donc eu au programme :

- laver un bavoir et un pantalon en urgence
- faire du feu
- nourrir les poules
- étendre le linge
- préparer le crumble
- aider l'aîné qui faisait ses devoirs (…et ne pas comprendre comment il arrive à faire une addition de huit nombres de tête, moi, j'y arrive pas)
- faire un peu de vaisselle
- tiens, finir de déjeuner, au fait
- débarrasser et nettoyer la table
- aller vérifier la boîte à lettres

… rien de bien méchant. Mais je me suis retrouvée à ne plus savoir par quoi commencer, perdue dans mes priorités, sans compter le petit deuxième qui voulait me demander quelque chose toutes les trois minutes. Je confirme donc totalement ce que dit Cal Newport dans son livre Deep Work : être interrompue tout le temps, c'est la mort de l'efficacité, et s'interrompre soi-même aussi d'ailleurs. Source immense de stress et de découragement. Faire une chose à la fois, jusqu'au bout, c'est la seule méthode qui vaille, je le sais bien, et pourtant… du mal. Peur d'oublier, de ne pas avancer.

     Moralité, je vais faire une petite sieste, moi, parce que je me sens fatiguée !

mercredi 5 décembre 2018

Pause

     Dans une demi-heure, j'ai une visioconférence en ligne, avec le réalisateur du film A voix haute, sur l'éloquence. Créneau idéal : le petit est couché, les grands jouent en bas, je dois pouvoir suivre normalement les débats. 

     Quoi de neuf ? De la fatigue. La normale, naturelle de l'entrée dans l'hiver, entre bulletins, réunions et frénésie en tous lieux.

      De bonnes choses aussi. Le calendrier de l'Avent partagé avec deux amies et collègues, chacune a composé 8 enveloppes, nous en avons ouvert 5 et c'est à chaque fois plaisant, agréable de voir que nos esprits s'amusent ou se rencontrent. Hier, une réunion au travail pour envisager de réaménager la salle des personnels, l'idée de déplacer les casiers et paf ! ce matin c'était fait. Parole, action. Voilà de l'efficacité. Le changement fait du bien, même s'il fait toujours gronder certains, mais bon, on s'habitue à tout, non ?

     Des réflexions aussi. 2019 sera l'année où je mettrai au point mon plan d'indépendance financière. Les initiales font PIF, amusant mais pas très sérieux… je préfère FIRE, comme sur les blogs américains ou canadiens : Fire Independence, Retire Early.

     L'idée étant la suivante : si vous épargnez suffisamment et accumulez assez, vous pouvez ne plus être obligé de travailler (donc, être rentier) bien plus tôt que l'âge légal. Idée qui me séduit forcément puisque 

1) j'ai toujours eu conscience que le temps est autrement plus précieux que l'argent. Le temps, ou la seule denrée non renouvelable de notre vie…

2) quand bien même je travaillerais jusqu'à mes vieux jours, je trouverais dommage de tout dilapider sans réfléchir, comme la société de consommation nous enjoint de le faire (et ça nous arrange bien) alors que d'autres, avec la même somme, se constituent un patrimoine. Je préfère laisser à mes enfants une petite fortune qu'un gros tas d'objets démodés. Par ailleurs, cela implique de vivre quand même sobrement, du moins en dépensant en conscience, ce qui est précisément mon but. Et puis quoi, plus le défi est dur, plus c'est tentant non… imaginez que j'y arrive ! et pourquoi pas ? Certains l'ont fait, certains le font.

     Pour ceux que ça tente : 

- vous pouvez envisager une vie autonome financièrement si vous avez, de côté, 25 fois le montant de vos dépenses annuelles (la fameuse loi des 4%).

- vous pouvez estimer combien d'années il vous faudrait pour devenir indépendant en fonction de votre pourcentage mensuel d'épargne. Le tableau, là, en bas. C'est 17 ans si vous mettez de côté 50% de votre salaire (impossible pour moi actuellement mais la vie n'est pas figée).

    Matière à réflexion en tous les cas...

mercredi 28 novembre 2018

Oups

       Je pensais plutôt appeler cet article "Craie", mais on dira que quelques imprévus sont en cours… pas grave. Commençons toujours par la craie.

     Il y a deux ans, pour le calendrier de l'Avent des enfants, j'avais acheté deux feutres craie. Le but ? Leur donner comme mission de décorer les vitres de la cuisine sur le thème de Noël. Très pratique, le feutre craie. Il tient très bien, il ne tache pas et se nettoie d'un coup de chiffon mouillé.

     Ils ne servaient plus beaucoup quand, il y a quelques mois, j'ai enfin eu un éclair de génie (ou d'imitation en regardant une vidéo youtube, impossible de me rappeler, allez savoir si le génie venait de moi…). J'allais utiliser ces feutres pour la cuisine ! pour nommer les bocaux ! par exemple tous les petits pots d'épice transparents. Ils ont parfois une étiquette sur le dessous (pour ne pas gâcher la couleur à travers le verre) mais découper et scotcher les étiquettes, pfff, casse-pied. Et puis, pour un reste au congélateur ! super pratique !

Il y a tout le côté impulsif et spontané de l'écriture. J'adore écrire directement sur les boîtes, les bocaux, savoir que ça tient - même au congélateur - et que j'effacerai d'un coup d'eau si besoin. Cela m'est même arrivé d'écrire directement sur un paquet de gâteau, dans le lunch bag de mon petit, pour que nounou sache quel dessert est pour le déjeuner ou le goûter. 

     Une restriction quand même : pas optimal pour un bocal de farine, quand on a a la mémoire courte… celui-ci est resté plein un moment, et je n'étais jamais trop sûre du contenu. Ben oui, petite maline : blanc sur blanc, on ne voit pas, et je ne me souvenais pas avoir écrit dessus… 

     Et pour la catégorie "Oups" ? 
     On dirait que je choisis mes petites catastrophes. Ou comment les actes manqués s'invitent au quotidien. Acte manqué ou incident réussi d'ailleurs ? 
     Ce midi je déposais une collègue en ville et devais rentrer chez moi. Mon mari fait déjeuner les enfants le mercredi midi, je les rejoins puis lui repart travailler.
     En arrivant au parking, en ville, je tourne le volant et… paf. Gros bruit. Me suis plantée : je pensais être sur le bateau et j'ai pris le trottoir de plein fouet. Pas trop méchant pour la jante, mais mon pneu en a expiré de douleur. A plat (j'ai eu juste le temps de rouler deux mètres jusqu'à une place disponible). Et pas de roue de secours dans les nouveaux véhicules. Vu que mon homme repartait travailler, et que ça urgeait, je l'ai appelé, il a "chargé" les trois enfants dans la voiture (oui ça sonne impoli mais c'est de la manutention, un enfant, si vous n'en avez pas attendez de voir) et direct à la maison. J'ai appelé ensuite l'assurance, une dépanneuse ira chercher le véhicule, que mon homme rendra disponible en allant donner la clé, bref. 
     Au téléphone, la dame de l'assurance me dit : "Prévenez le garage, quand même, des fois qu'ils refusent le véhicule". Heu… ah parce qu'un garage peut refuser ? première nouvelle.
      A vrai dire, je n'étais pas trop inquiète pour ça. Et voilà la bonne blague et l'acte manqué : j'avais programmé la révision annuelle demain matin.
     Ah ah ah.
     Et je me disais justement que les pneus avant auraient peut-être besoin d'être changés.
      Ah ah ah. 
      Tu m'étonnes. Vu le trou qu'il a dû prendre, celui-là, va falloir faire quelque chose, c'est sûr.
      Précisons que la perspective d'aller faire réviser ma voiture m'enchantait moyen parce que ça mangeait ma seule matinée sans enfant de la semaine, mais bon, quand faut y aller… On dirait que j'ai réussi à me défiler. Je ne passerai pas la matinée à attendre au garage (j'irai quand mon mari pourra m'y emmener). 
      Dans les moins : je vais devoir garder le petit à la maison parce que je ne peux pas l'emmener chez sa nounou. Pas grave; on va se débrouiller. Et pour l'école, ce sera le car.

     Quand je parle d'acte manqué, il m'est venu une analogie tout à l'heure. La panne la veille de la révision. Cela arrive quand même à celle qui a accouché deux fois la veille du monitoring (et la troisième fois, le jour même). Apparemment, je ne supporte pas bien l'attente...

samedi 24 novembre 2018

Conversation

      Zut, j'ai loupé Thanksgiving. Dans ma tête c'était le dernier jeudi de novembre, donc le suivant. Non pas qu'on ait une raison de le fêter, mais en général j'aime bien faire un repas avec dinde et maïs, juste parce que l'idée d'une fête de remerciement et de gratitude, "Thanks", me plaît, et l'origine de cette célébration est un beau message. Pas grave. En plus on a des escalopes de dinde au menu ce midi, coïncidence avisée. Vous me direz : comment louper le Black Friday ? Impossible en effet. J'ai presque cru qu'on allait nous faire une semaine de Black Friday, jusqu'au jeudi suivant, c'est pour ça.

     Hier je n'ai pas fait les magasins, rien acheté d'aucune façon, et c'est très bien comme ça. Pourtant il s'est passé quelque chose de prévisible et amusant.

     A la pause déjeuner, au travail, je discutais avec une collègue. On est sur la même longueur d'ondes sur pas mal de points et on échange sur nos enfants, le bonheur, tout ça. Je l'inonde, la pauvre, de mes lectures, et après avoir lu "21 jours sans se plaindre" elle tente aussi l'expérience, c'est dire ! Bref. La sonnerie avait retenti et nous avons fini par monter jusqu'au 2e étage, discutant toujours, histoire d'aller corriger des copies ou autres joyeusetés avant notre cours suivant. Nous avons fait halte devant ma salle (la sienne est au bout du couloir), et discuté encore un peu… et encore.. et jusqu'à la sonnerie suivante. Les élèves sortaient des salles, le couloir vide et sombre pullulait et nous continuions notre conversation. J'ai trouvé ça assez comique, le contraste, surtout quand j'ai vu passer deux fois la même personne du même côté dans le même sens (bon d'accord, j'ai des jumeaux en cours, ils sont passés à deux minutes d'intervalle). 

     En tout cas c'était mille fois plus satisfaisant qu'une séance shopping, promotion incluse. Parler de tout, sans limite, et aller jusqu'au fond de ce qui nous constitue, en plein couloir. Assez cocasse. 
        C'était un Talk Friday ! Echangeons nos richesses, c'est gratuit et on s'enrichit les uns les autres !

samedi 17 novembre 2018

Pashmina

     Malgré ma résolution annuelle du mois sans achat, en novembre, j'ai failli déroger à la règle. Suis-je sûre de ne pas le faire, d'ailleurs ? Il y a une heure j'allais sortir ma carte bleue pour passer commande en ligne.

     Il y a au moins six mois que je convoite un pashmina. Sur le site Princesse Moghole, ils sont superbes et semblent vraiment venir de sources honnêtes, artisanales, pas de l'exploitation absolue de l'Orient par l'Occident.

     Bref. Cela fait des mois que j'y pense, et j'ai quelque part un petit échantillon commandé à la marque, pour voir si ce tissu est si incroyable que ça.
         La réponse est oui. Une étoffe fine, douce, infroissable, délicate, chaude. Je me vois très bien m'enrouler dans un châle la moitié de l'hiver. Bien sûr qu'un morceau de tissu quelconque ferait le même effet. Mais ce confort absolu. Et savoir qu'un animal a donné ses poils pour qu'un homme le tisse, là-bas, sur des métiers en bois, et qu'ils vivent correctement grâce à ça. Le genre de pièce que l'on garde pour toujours.

        J'ai reçu l'autre jour un mail pour les ventes privées. Il n'y en a que ce week-end, de ce que j'en sais, pour toute l'année. Alors quoi ? repousser cette commande et "perdre" dix pour cent parce que nous sommes et serons toujours en novembre le jour où je voudrais acheter ?

      J'hésitais sur le modèle, aussi. Les brodés sont incroyables. Mais plusieurs centaines d'euros…Etais-je sûre ? Et puis je suis tombée sur le modèle bleu cobalt. Une vraie couleur franche. J'adore. 229 euros : un gros budget. J'ai l'argent, techniquement, même si dans ma cagnotte "officielle" argent de poche, j'en suis à 76,80e. N'est-ce pas un peu dommage d'attendre quelques semaines et payer vingt-trois euros de plus pour le même article ? Car j'ai tant envie de m'enrouler dedans pendant l'hiver.

     Et puis j'ai regardé le site à nouveau. Les modèles. Il est superbe ce cobalt mais… suis-je certaine ?

     La réponse est venue.

     Bien sûr que non. Les soldes, les ventes privées nous disent qu'il faut se dépêcher, que nous allons perdre de l'argent sinon, que c'est LE moment. Et non. Je ne perdrai rien. Dois-je être parjure à mon engagement ? Mentir à ma décision vaut-il les 23 euros que j'économiserais ? il me semble qu'au fond je préférerais payer plus et attendre le bon moment. Attendre d'être sûre, surtout. Attendre d'avoir officiellement la somme dans ma cagnotte. Parce que le plaisir mérité, sans arrière-pensée, est bien plus facile à savourer. Et puis quoi ? Tous les pashminas de la terre vont-ils disparaître si j'attends trop ? 

     Les choses viendront en leur temps.
     Patience. 
     Un exercice auquel je ne suis pas bonne. C'est bien pour ça que je dois continuer à m'exercer.
     
     Et pendant ce temps, une manifestation de gilets jaunes a causé la mort d'une personne. Je suis atterrée. Pour la victime, certes. Pour la personne qui l'a tuée aussi, coincée dans une situation improbable et sa propre panique. Pour la fille de cette personne, qui était donc dans le véhicule, et a vu maman foncer sur la foule. Mais quel gâchis, tout cela. 

     Attendez deux semaines et tout ce petit monde ira profiter du Black Friday. Plus de manif, juste une foule dans les magasins. Je dis ça de façon désabusée, non jugeante même si l'absence de ton dans le texte écrit pourrait le faire croire. Qui suis-je pour juger ? Regardez. J'étais à deux doigts de sortir ma carte bleue. Toujours poussée par la même tentation du faussement facile.

     Mais la facilité est creuse.
     Apprends, petite fourmi. Apprends.
     Je vais essayer.

     (et rester éloignée de ma carte bleue).

mercredi 14 novembre 2018

Jour 6

     Ou bien je n'arrive plus à détecter la râlerie, ou bien j'y résiste avec fermeté.  Le bracelet est si bien rangé sur mon poignet que je l'oublie presque. Pourtant, dès que j'entre en conversation avec quelqu'un, mon alerte rouge mentale se déclenche : attention ! ne dis pas n'importe quoi ! pas de négatif ! globalement j'ai l'impression de pouvoir parler normalement, en remplaçant toute plainte par l'humour (pas le sarcasme, hein). Et puis quand tu ne te plains pas, les gens se plaignent moins à toi aussi. Je ne suis plus un bon réceptacle, il faut croire. Parfait !
     Hier soir, quand même, j'ai hésité : était-ce se plaindre, ça ? On montait l'escalier, j'avais mon petit dans les bras, l'un des grands me coupe le chemin juste dans les marches. "Eh ! attention ! me passe pas devant !" Etait-ce râler ? Cela s'est arrêté là. Je l'ai plus vécu comme un avertissement d'urgence. Bon. Peut-être que je m'illusionne.
     Comment est la vie sans râler ?
     Exactement comme la vie en râlant, en mieux ! plus de ces moments où notre propre attitude ne nous plaît pas trop. Je me sens plus à l'écoute des autres, aussi. 
     Bon ça fait très mère Thérésa bouddhiste, et si ça se trouve dans dix minutes je vais hurler.
     Ou pas.
     Mon moyen-chahuteur a fait du bruit tout à l'heure. Je dormais (oui, les 10mn de sommeil sacrées à la sieste qui rattrapent les nuits trop courtes). Je suis descendue et lui ai dit : "Je ne suis pas contente, tu as fait du bruit, tu m'as réveillée." D'un ton clair mais sans sous-entendu. J'ai juste dit les choses. Je n'ai pas eu la sensation de me plaindre, pas du tout. Juste de lui montrer que quelque chose n'allait pas. 
     Et puis se plaindre… de quoi après tout ?
     Une de mes élèves est revenue en cours hier. Elle était absente depuis une semaine, et pour cause : son père est mort. De quoi, je ne sais pas, elle ne le voyait plus tellement il semblerait. Mais quand même. Tu as quatorze ans à peine, ton père meurt. Et tu reviens au collège, et tu gardes le sourire, et tu as même appris ta récitation par coeur. 
     Quoi dire à cette élève ? Je lui ai juste demandé si ça allait. Je lui ai parlé normalement. De l'anormal, elle a dû en avoir sa dose. Il m'a semblé que la réintégrer, lui montrer qu'elle avait droit à sa vie, à sa place parmi nous, était le plus important. J'étais étudiante quand ma mère est morte, et je me souviens du malaise des gens quand tu expliques ou quand tu reviens. Ils ne savent pas quoi te dire ; ça dépasse leur échelle de commentaires. Alors ils ne disent rien, ou qu'ils sont désolés. Et ce n'est pas grave, vraiment. Mais ce qui m'avait le plus soulagée, c'était ceux qui me parlaient comme avant, comme si je n'étais pas devenue hors norme à cause de cet événement. Et une bonne petite vie ordinaire, croyez-moi, c'est un des plus beaux cadeaux qu'on peut avoir. Evidemment, comme on ne cesse de déballer l'emballage chaque matin, on se blase. On ne devrait pas. Il y a tout dans ce paquet-là. Mais il faut parfois un pas de côté pour mieux le voir.

dimanche 11 novembre 2018

S'habiller

     Je n'ai pas vraiment de budget annuel pour les vêtements, ni mensuel, ni… je n'ai pas de budget défini. Pour être tout à fait honnête, je n'ai besoin de rien. Qui a besoin de vêtements ? La plupart d'entre nous ont plus que le nécessaire. Non que mes armoires débordent à ce point. L'autre jour, quand j'ai préparé ma capsule pour les semaines à venir,  le petit nombre de pantalons m'a même étonnée : j'en ai quoi, dix ? pas compté. Mais autour de ça, peut-être moins. Je pensais en avoir plus. Une quinzaine de pulls, peut-être. Ou vingt ? Sais pas. Une douzaine de robes, je dirais. 
     La technique pour limiter la quantité : avoir une place limitée. Dans les émissions du type Recherche appartement…, pour lesquelles je suis très bon public, il m'est toujours difficile de m'identifier au désir de la femme (en général) : le dressing. Grand, avec beaucoup de place, voire l'équivalent d'une pièce entière. Heu… mais voilà qui est angoissant. A quoi servirait toute cette place ? je me sentirais obligée de la remplir ! à moins d'y planquer des livres ? 
     La réflexion va tourner court car mon petit dernier hurle à la mort dans son lit. Fin de la sieste. Le nombre de lignes après celle-ci vous révélera à quel point je suis ou non mauvaise mère. (la réponse est : oui, un peu, la dose nécessaire à une certaine salubrité d'esprit).
     Pour les fringues, au fond, l'argent n'a pas d'importance. Mon seul critère est : j'aime / j'aime pas. Dieu merci je fais très rarement les boutiques, par pur manque d'envie (aucun mérite à cela donc). Car si je trouve un superbe vêtement, je veux celui-là et pas un autre, qu'il coûte dix euros ou cent, c'est pareil. La distance entre tout lèche-vitrine et mon porte-monnaie est donc préférable. Et puis de toute façon je déteste essayer des fringues.
     J'aime bien la marque Ekyog, que je connais depuis une dizaine d'années. Enfin une marque avec quelques valeurs crédibles, une fibre écolo (dans tous les sens du terme) ET des coupes qui ne te punissent pas d'acheter du bambou bio. Au contraire.
     Je ne fais pas du tout les magasins d'occasion car la tonne de vêtements accumulés m'épuise d'avance. En revanche sur internet c'est un peu plus facile : on peut prendre le temps de chercher. J'ai donc acheté par exemple un pull en cachemire Bérénice pour 70 euros, une fortune, certes, mais au prix de deux ou trois pulls de base, un modèle que j'aime vraiment beaucoup et qui est très chaud. Passons sur le fait que, neuf, il passait les 250e, là n'est pas le point finalement : l'essentiel est qu'il me convienne. 
     Je crois dur comme fer au critère suivant : divise le prix d'achat par le nombre d'utilisation. J'ai acheté des sacs à 300e (si si) mais les ai portés tellement qu'ils me semble avoir été plus pertinent qu'un t-shirt à huit euros porté deux fois avant de se déformer.
       Et là je suis VRAIMENT une trop mauvaise mère… alors on reparlera de tout ça une autre fois ! je vais voir mon ange à bouclettes tout criard.

mercredi 7 novembre 2018

Jour 3

     Tout vient à point, à qui sait attendre (longtemps). Après moult tentatives de calme, que je vivais plutôt comme des brimades inutiles, je sens enfin que j'ai compris (enfin… possiblement) le bénéfice d'une vie sans complainte. Me voilà au jour 3, et sans valse du bracelet : il a changé de poignet une fois, deux fois, les jours concernés, pas vingt. Bénéfice des innombrables tentatives précédentes pour ce défi. Que je ne vis plus tellement comme un défi, à vrai dire. Le but n'étant plus de "gagner" ces 21 jours sans râler mais d'apprendre à vivre sur une autre tonalité. Comme quand on dit qu'on ne fait pas un régime mais qu'on révise un peu son alimentation. Amusant comme ces domaines m'évoquent les mêmes images, à moi qui n'ait jamais fait de régime de ma vie.

     Les moments délicats ? 

- dans le feu de l'action. Quand on me parle quand je fais quelque chose qui me demande une intense concentration, un élan de tout le corps, par exemple de soulever une bûche très lourde pour la mettre dans le poêle et que ça coince. Quiconque me parle à ce moment-là se voit envoyé dans les cordes. Sauf que… là j'évite. Depuis longtemps déjà, j'ai pris l'habitude pour ce genre de cas de dire purement et simplement : "Non". Un non catégorique qui interrompt la personne, que ce soit mon fils, mon mari, un élève. Puis, dix secondes plus tard, quand j'ai retrouvé mes esprits et ma mobilité, je dis : "Oui." Automatiquement mon fils finit sa phrase. En y réfléchissant, non, je fais rarement ça avec les élèves, j'utilise le geste équivalent : la main ouverte, pour les stopper. Mais à la maison, on peut très bien me parler quand je suis de dos, alors la main tendue quand tu as les doigts dans le cambouis… Je l'ai déjà fait avec des collègues, aussi. Ils en ont été un peu choqués. Tant pis ! je n'ai qu'une cervelle, qu'un corps, et une disponibilité réduite. Voilà tout !

- en rentrant à la maison le soir. Mélange de relâchement de la journée / arrivée dans la maison bouillonnante des trois petits, du dîner à préparer… mais bon. On s'en sort.

J'aurai au moins caressé le jour 3. Je vais continuer à apprendre. Et passer au 4 ?

Si certains défis rendent humbles, celui-ci en fait partie, en tout cas. On voit ses travers en gros plan et la vanité de tout ça. Tant mieux. Recentrons.

samedi 3 novembre 2018

Jour 2 ?

     Petite mise à jour pour ceux qui se demanderaient si je tiens…
     A ma grande surprise, le jour 1 a été suivi d'un jour 2. J'ai réussi à ne pas râler toute une journée ! puis hier, si, deux fois… aujourd'hui idem… retour au jour 1 mais avec confiance. Le plus dur : en se surveillant on entend toutes les complaintes qui nous entourent et c'est dur de se contrôler quand, autour de vous, ça râle à tout va. Comme si j'étais seule au régime dans une pâtisserie. Sauf que les gâteaux sont bien meilleurs que les plaintes… ça j'en suis convaincue !
     Alors je continue mon régime. Je sais que la voie est la bonne.
     Avantage direct : plus de temps disponible, ou d'espace mental du moins, pour les enfants. Au lieu de protester contre eux je les écoute. Pour notre plus grand bénéfice à tous.

jeudi 1 novembre 2018

Jour 1

     Ce jour 1 sera le jour 1 pendant bien des jours, probablement.

     Etrange ? Vous verrez.

     Novembre a été longtemps mon mois maudit. Humide, froid, sombre, la maladie, la mort, les coups de déprime. Ma mère est morte en novembre. L'attaque du Bataclan a eu lieu en novembre. L'annonce du cancer d'une amie, novembre. Comme si la noirceur se concentrait sur ce mois-là.

     Et puis, il y a deux ans, un petit être a tout bousculé. Mon fils est né. Le 15 novembre. Le même jour que ma mère, sa grand-mère dont il n'aura jamais guère connaissance. Il a évité soigneusement le 13 (Bataclan) que j'appréhendais, sans parler du 17 (date de mort de ma mère) et accoucher ce jour-là m'aurait vraiment fait de la peine. 

     Novembre a pris de la douceur. S'enfoncer dans son terrier. Regarder ses enfants grandir. Préparer tout doucement les festivités de fin d'année qui nous mènent vers le jour de bascule, tout à la fin de décembre, celui où la nuit sera la plus longue mais donc celui à partir duquel elle redeviendra plus courte peu à peu. La lueur d'une bougie vers l'espoir.

     Tant qu'à morfler, autant y aller. Depuis plusieurs années Novembre est mon Mois Sans Achat. On paye les factures, on achète de quoi manger mais j'élimine le superflu du caddie, je ne m'offre pas de livre, de bricole, de rien. Une évidence. J'avoue avoir été TRES vilaine, ou très écureuil, et avoir acheté hier pas mal de choses, deux livres, quelques vêtements, de quoi préparer des choses pour les enfants, juste parce qu'il me faudrait un mois ensuite pour me décider. Bon. Je ne regrette pas ces achats. Mais mes contradictions me bondissent à la figure à chaque fois.

     Diète de consommation, ouf. Un peu de repos.

     J'ai tenté deux ou trois fois le NaNoWriMo, aussi. Il s'agit d'écrire un roman en un mois. Cela fonctionne très bien : 1500 signes par jour, chaque jour, environ. J'ai écrit deux romans comme ça. Mais cela prend du temps, une ou deux heures par jour ? plus pour beaucoup j'imagine (je tape très vite, merci Mme Gontcharenko, prof de techno un peu folle et très russe au collège, qui nous obligeait à taper à la machine sans regarder nos doigts à grand renfort de torchons sur les mains ; j'ai poursuivi l'apprentissage toute seule et fais partie maintenant des profs qui effraient leurs collègues en salle des profs, en période de bulletin, par le martèlement incessant de mes doigts sur le clavier). 

     Cette année, non. J'ai d'autres priorités. D'abord la danse, à poursuivre : commencer la danse classique à presque 40 ans et penser progresser à raison d'une heure par semaine me semble un peu illusoire (d'autant que par la force des choses je suis 3 semaines sans cours). Donc, travail à la maison, un peu chaque jour ou deux / trois fois par semaine.

     Et puis… Le fameux "J'arrête de râler". J'avais lu le livre de Christine Lewicki il y a six ans. Essayé. Réessayé. Souvent. Fini par abandonner car je trouvais douloureux d'être de si bonne volonté et de subir un échec quasi chaque jour. Injuste.

     J'ai décidé de remonter à la source et lire le livre de Will Bowen, 21 jours sans se plaindre, dont elle s'est en fait inspirée. Il me parle bien plus, car j'ai compris comment aborder le défi sans en souffrir.

     Pour ceux qui ne connaissent pas le principe : on tente de se déshabituer des discours négatifs (plainte, râlerie, critique, sarcasme…) en passant 21 jours de suite sans plainte. Pour mesurer la chose, on porte un élastique, un bracelet, quelque chose du genre à un poignet. A chaque flagrant délit de plainte, on le change de poignet. Autant dire que les premiers temps, on fait valser méchamment l'élastique. J'en avais parlé avec une collègue qui m'avait dit 1) mais pourquoi tu fais ça ? tu n'es pas râleuse ! (au naturel non ; dans la vie familiale, je le deviens). 2) moi je ne vois pas l'intérêt d'essayer je ne râle pas (et c'est vrai que je ne l'ai jamais vue râler, c'est bien pour ça que j'en parlais à elle et pas à n'importe qui!). Le lendemain je la croise dans les couloirs et elle me dit : "Ton histoire, ça m'a fait réfléchir, et depuis hier soir, je me suis surprise à râler au moins quatre fois !". Moralité : on râle tous. Ou du moins pratiquement tous. C'est presque culturel en France. Une course à celui qui se plaint le plus fort. Quel gâchis. Vous pensez que vous ne râlez pas ? essayez juste une journée le coup du bracelet.

     Ce livre m'a aidée en me faisant voir autre chose que l'échec : même si je reviens au jour 1 pendant des mois, toutes ces tentatives ne seront pas des échecs mais la construction d'une habitude, celle d'éradiquer la pensée négative. Jour après jour, elle fera moins partie de mon quotidien. Chaque échec sera une petite victoire en germe. Chaque heure, jour sans plainte sera du temps de sérénité gagné. A ce compte, pas grave si je mets deux ans à réussir mes 21 jours. Je vais reprogrammer en profondeur mon esprit. Ce que j'avais pris pour un défi dans un premier temps, et qui me frustrait, devient beaucoup plus profond. 

     Il existe un bracelet officiel A Complaint-free world. Je m'en suis procuré d'autres : un lot de cinq (on sent la personne réaliste qui pense en craquer 4 avant d'arriver à ses fins), avec message positif (sera pas du luxe) et phosphorescents la nuit (parce que pourquoi pas s'amuser et prolonger le défi jusque dans mes rêves ? ).

     Souhaitez-moi bonne chance ! 
     A nous deux, Novembre ! tu vas voir, on va passer de beaux moments !




samedi 27 octobre 2018

Élastique

    Micro article pour cause de micro écran : quelques jours de vacances et je n'ai emporté que mon téléphone.

     J'ai longtemps porté un élastique en permanence au poignet gauche. Syndrome des cheveux longs qui demandent à être attachés à tout moment : cuisiner, se maquiller, attraper un enfant récalcitrant...

    Je cherchais l'idéal, celui qui serre sans lacérer, qui n'est pas trop moche pour vivre au poignet.

    Cet objet a presque disparu de mon quotidien il y a quelques mois. Mes cheveux ont poussé au point que pour les attacher il suffit de les enrouler sur eux-mêmes façon chignon. Cela tient très bien. Un été sans élastique. Ils reviennent une fois par semaine pour le cours de danse qui exige quand même une fermeté absolue dans le chignon, tête en bas, pirouette...

     Pourtant un élastique d'un autre genre va apparaître à mon poignet dans quelques jours et dans un tout autre but. Cela tombe bien, la voie est libre.

     Le minimalisme dans les cheveux : les attacher par eux-mêmes. Petite satisfaction du quotidien. Dérisoire mais pratique tout au long de la journée.

      Quant au second type d'élastique j'aurai l'occasion d'en reparler. Dès la semaine prochaine !

lundi 22 octobre 2018

Cadeau

    J'errais, samedi matin, dans les rayons d'un magasin de jouet. Mauvaise idée n'est-ce pas… Parfois je leur offre quelque chose qui me semble vraiment bien. Et ça leur plaît beaucoup. Ou pas. Dans quelle mesure offre-t-on à nos enfants quelque chose qui nous plaît ou nous aurait plu à nous ?
     Dans la série des jouets innocents qui me plaisaient étant petite, une sorte de puzzle publicitaire dont on faisait coulisser les cases en plastique pour reconstituer l'image. J'avais dû avoir ça dans un paquet de Bonux mais ai joué longtemps avec. Je n'en trouve pas des masses dans le commerce, en fait nulle part sauf sur Amazon. Peut-être mon vieil exemplaire existe toujours chez mon père ? pas sûr. Je fouillerai le grenier mercredi et on ne sait jamais.

    Je voulais aussi leur trouver un yoyo. Un truc tout bête dans mon idée. Deux galettes de bois, une ficelle, basta. Alors non : en rayon il y avait des "yoyos de combat", motif guerrier et fashion à mort. Ou bien la version soft et à moins de deux euros (bon point), mais en plastique (passe encore) et… à piles. J'imagine qu'ils font de la lumière ou un truc comme ça. Moi, un yoyo à piles, ça me dépasse. Donc je n'ai pas pris. Un yoyo tout bête c'est trop demander dirait-on. Je pourrais le fabriquer mais avec mes deux mains gauches… je sais détourner, pas modeler.

   J'ai trouvé quelque chose pour mon petit quand même. Quelque chose qui me parlait depuis longtemps mais je n'avais pas cherché : 


Alors oui c'est du plastique. Oui une petite fille est en photo dessus (boooouuh). Oui c'est un modèle jouet et pas un vrai taille adulte comme Maria Montessori préconise plutôt. Ou pour être exact elle recommande un objet qui puisse servir pour de vrai et pas juste à faire semblant. C'est le cas ici. Sauf quand mon bonhomme se sert du balai comme d'un nunchaku mais bon… il a compris le principe de ramasser les miettes. Et puis il a deux grands frères à éduquer aussi. Pas question que mes garçons assimilent tâches ménagères et maman. D'ailleurs papa en fait sa large part, ça tombe bien.

     Au moins à présent il peut s'entraîner à ramasser lui-même ce qu'il fait tomber sous sa chaise haute !

mercredi 17 octobre 2018

Faim

     Ce midi, pour une fois, j'ai senti la faim.
     Une faim gentille, raisonnable, modérée. La faim de l'heure du déjeuner. 
     Pourtant je la croise rarement. Toujours en train de siroter un café, grignoter quelque chose. Comme si avoir faim m'effrayait. Ce n'est pas à ce point, bien sûr. Mais hors de question au travail de supporter un ventre qui gargouille, je l'ai assez subi quand j'étais collégienne, avec toute la difficulté à rester discrète dans ces moments-là.
      A la radio, une émission (sur France culture) où ça parlait danse, musique, éphémère, vide. Et le lien m'est venu. On a peur de la faim comme on a peur de l'ennui. Peur du vide. D'assumer son soi dans le vide.
     Je suis bien consciente que mon corps est programmé pour supporter une faim raisonnable. Alors pourquoi l'en empêcher ? Comme on chasse un désagrément ? ou par angoisse plus profonde ? 

     Peur des vides. Faim, ennui, silence. On remplit son ventre, son emploi du temps, son paysage sonore.

     Alors qu'on pourrait se laisser de l'espace.

mercredi 10 octobre 2018

Couverture

     Depuis toujours, pour des raisons qui m'échappent un peu, j'aime être écrasée. Physiquement, j'entends. Non pas que j'aie eu beaucoup l'occasion de l'être, d'ailleurs. J'ai souvenir d'une photo façon millefeuille avec des amies, certaines me disaient : arrête, je ne vais pas m'allonger sur ton dos, tu vas étouffer ! et avaient le plus grand mal à croire qu'au contraire, cela me faisait du bien. Comme si je me trouvais tout à coup ramenée au sol, solidement arrimée.
      Le jour où j'ai entendu parler de couverture lestée, sur Le Blog Bleu, je me suis dit que c'était fait pour moi. Un poids rassurant sur le dos, contenant, enveloppant. Quoi de plus apaisant ? (cela doit être un repoussoir pour d'autres, à coup sûr). Aspects positifs : simple, sans électronique, utilisable en solo (suffit de ne pas la faire déborder des deux côtés du lit). Points négatifs : et si je n'aime pas, j'en fais quoi ? Et si je ne trouve pas le moment pour l'utiliser ? parce que la nuit, pas sûr. La sieste pourquoi pas mais pas tous les jours. Si on crève de chaud là-dessous ? si mon petit dernier s'enroule dedans et étouffe ? et pourquoi ça coûte le prix d'un âne vivant alors que ça a le poids d'un âne mort ? 

     En conséquence de quoi, l'achat d'un tel objet n'était pas prioritaire. Faut pas pousser. Commençons par ce qu'on est sûr de vouloir. Oui, mais… cette couverture fait partie des objets qu'on ne peut pas tester sans … les tester, justement. On ne peut pas l'emprunter. On ne peut pas savoir si on en voudrait sans l'avoir au moins une fois entre les mains. J'ai acheté comme cela, cet été, une orthèse qui aide à maintenir le dos droit. Je ne la porte pas souvent, et c'était un achat discutable. Oui mais comment aurais-je pu sentir ce redressement du dos sans essayer ? et comment essayer sans acheter ? Elle me sert au travail, parfois, quand je corrige des copies. 

     Cet été j'ai décidé de faire un essai maison .La technique préconisée par beaucoup : acheter du riz en sachets. Scotcher tous les sachets ensemble, en rectangle. Me voilà donc partie acheter cinq kilos de riz, soit dix pour cent de mon poids, pour faire l'essai, me disant : au pire, on finira par cuire et manger le riz. Un peu de sparadrap pour fixer le tout mais il a fallu compléter par du scotch de déménagement. Solidité oblige. 

     J'ai bricolé ma couverture lestée devant l'athlétisme à la télé, un soir, sous l'oeil perplexe de mon mari. J'ai glissé le tout dans une housse de couette.
         Et voilà.
       Voilà quoi ? voilà rien. Ou pas grand-chose.
      Le poids est trop dense, trop peu étalé. Cinq kilos sur un mètre carré c'est énorme ! l'ensemble était peu maniable, désagréable au toucher, et surtout, bruyant, très bruyant. Les sachets se recourbaient les uns sur les autres. J'ai essayé deux, trois fois et serais bien en mal de dire si c'était bénéfique. Disons que j'ai toujours envie de découvrir la VRAIE sensation. Mais le sachet de riz bruyant par paquet de douze avec l'odeur de scotch pour déménagement en prime, non. Pas possible. 

Alors j'ai démonté ma couverture. Récupéré mes cinq kilos de riz (ou un peu moins ,certains se sont percés au moment des manipulations et ont atterri dans l'enclos des poules, faut pas gâcher). J'aurai perdu un euro trente de sparadrap et gâché un peu de matière plastique. Mais on a du riz pour l'hiver. A vrai dire, nous sommes fan de riz basmati et surtout, surtout ,de riz gluant. Pas grave. On va s'habituer à manger aussi du "mauvais" riz, du riz si ordinaire. En toute honnêteté ? cela fait si longtemps que je n'en avais pas acheté que je l'ai trouvé bon et exotique comme tout aliment qui nous est étranger. Peut-être est venu le temps d'apprendre à cuisiner la paella, d'ailleurs...


dimanche 7 octobre 2018

Bijoux

     Tout comme il existe le comique de répétition, le comique de situation, on peut parfois être touché par un minimaliste de circonstance.

     J'aime bien les bijoux. De petits symboles accrochés au corps. Choisis pour leur beauté, pour leur sens, pour ce qu'on veut. En snob pur jus… ou plutôt en idéaliste ? je n'ai jamais beaucoup pratiqué le bijou "décoratif". Les colliers en toc, boucles d'oreille en plastique et grosses bagues en pâte de verre. Non que le principe soit condamnable, et nombre de mes amies jouent avec grâce de ces petits accessoires. J'ai un goût pour l'essentiel. Il n'est pas né, celui qui peut m'offrir un bijou. D'ailleurs je n'aime pas qu'on m'en offre et tout le monde a sagement renoncé depuis longtemps. Je m'enchaîne moi-même.

     J'ai une petite boîte à bijoux dans un tiroir, quelques centimètres cubes. Des pendentifs, principalement. Ceux que je ne porte plus mais garde en souvenir d'une époque. La petite spirale que j'ai portée après la mort de ma mère. La rondelle en nacre achetée au Pays de Galles chez un antiquaire. Une bague en forme de serpent, imitation d'un bijou grec ancien. Au fond, un bijou reste associé à une époque pour moi : je ne le porte plus ensuite. J'ai remisé il y a peu celui qui est resté présent le plus longtemps : un pendentif en opale et or blanc, petit, léger, qui m'a accompagnée une décennie, presque avec superstition. 
     Les opales. Une merveille. J'avais fait faire celui-là sur mesure. 

     Et puis un autre, et puis plus rien. Il y a quelques mois j'ai ôté tout pendentif, attendant de sentir celui qui le remplacerait. Rien n'est venu. J'ai dû m'habituer à mon cou nu. Et admettre que je le préférais ainsi. Snobisme encore : en voyant les femmes dans la rue, toutes ont un bijou au cou. La place vacante me plaisait assez. Le champ des possibles.

     Je porte des boucles d'oreille depuis quatre ans. Jamais avant car allergie…celles-ci sont en or blanc, voilà qui résout le problème. Un fil d'or, deux zirconiums sur chaque, cinq centimètres de long. A mes oreilles jour et nuit.

     Ma seule bague était une petite chaîne très fine, avec tanzanite, de la marque Gemmyo. Une bague souple, voilà qui me plaisait. Elle a glissé plusieurs fois de mon doigt, un peu trop grande, et puis ces mains étranges, parcheminées, aux articulations trop épaisses par rapport à la base du doigt…
     Il y a quelques semaines, la bague s'est envolée pour de bon. J'ai vu tout à coup que je ne l'avais plus. Sans pleurs, sans heurts, sans surprise. Peu d'espoir de la retrouver, vu sa petite taille. 
     Tant pis.

     Hier, mon bracelet s'est dénoué.Mon papillon en or au fil incassable, infroissable, in… s'est défait. La blague : deux fois déjà le bracelet avait cédé, je l'avais envoyé en réparation, me disant qu'acheter un éphémère, aussi, c'était chercher les ennuis. Je vais le réparer. Lui et le bracelet Nova, de la même marque, vont atterrir sur un fil de nylon transparent, assez solide j'espère, et encore moins visible que le fil mince de couleur actuel. 

     Les bijoux me fuient.

     Parfois, il faut accepter.