vendredi 19 janvier 2018

Stuff

     Des choses. Encore, encore, encore des choses. 
     Sous la bibliothèque du bureau, des objets de toute sorte échoués depuis des semaines, voire des mois. Feuilles et dossiers, boîte à couture, emballages, cartons que j'hésite à jeter au cas où ils serviraient.
     "Le poids, c'est de la peur", dit Jean-Christophe Rufin. Il a totalement raison. Il a beau parler du sac à dos du pèlerin de Compostelle, je me reconnais dans cette définition. L'accumulation, l'hésitation à se séparer, c'est de la peur.
     Donc, j'ai tout ce bazar à trier un jour. Lequel ? Plusieurs jours, plutôt. Mais cela demande du temps et du courage. La fatigue décisionnelle de trier miette à miette. 
     Pour avancer j'ai décidé de surveiller les entrées, pour commencer. Je m'efforce de jeter tout de suite cette enveloppe vide, de séparer tout de suite l'emballage qui peut brûler de celui qui part à la poubelle. Arrêter l'hémorragie, à défaut de soigner la plaie. 
     
     Hier une collègue que j'apprécie beaucoup me montrait quelques photos de sa maison. C'était sobre, pur, rangé. Certes je n'ai vu que quelques images. Mais tout était ordonné, coordonné. Chez moi on est plus proche de l'explosion nucléaire. Bon, j'aime bien quand même mon petit foisonnement. Cela me va comme ça, aussi. Je ne me reconnaîtrais pas dans l'épure totale, probable. Cela dit je n'ai jamais essayé. Nos draps tout blancs ont aéré la chambre et j'apprécie toujours autant. Qui dit que ce ne serait pas pareil pour le reste ? Marie Kondo a raison. Les étiquettes sont bavardes et oppressantes, et j'entends le cri des objets trop tassés au fond des tiroirs.
     Mais comment faire pour ne plus avoir envie de rien ? ou pour se raisonner dans nos envies ? Vous y arrivez vous ? Moi pas. J'ai commandé plusieurs cahiers Moleskine. Je les utiliserai, oui. Malgré tout j'aurais pu me contenter d'un, m'en passer...

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